Mercredi dernier, nous avons dégusté les plantes sauvages
du parc de Saint-Cloud.
La récolte a été fructueuse, les enfants ont notamment
ramassé du Gaillet gratteron et de la Grande ortie :
Cueillette du Gaillet gratteron :
Cueillette de la Grande ortie :
L’Ortie, ça pique ! Heureusement, la nature est bien
faite et met à notre disposition une pharmacopée efficace pour pallier aux
piqûres d’Ortie.
Ainsi, à côté de l’Ortie, pousse le Plantain (famille des
Plantaginacées), ici du Plantain moyen (Plantago media L.).
Les plantains renferment des tanins, des mucilages et une
substance antiseptique. Les feuilles fraîches broyées calment les piqûres et
ont une action cicatrisante remarquable.
Nous avons ensuite déballé la récolte sur la table, afin
de la trier : il ne s’agirait pas qu’une indésirable, potentiellement
toxique, se mêle à notre préparation culinaire !
Les plantes ont ensuite été lavées.
L’ortie une fois lavée perd son caractère urticant…
… on met ensuite les feuilles à infuser…
Une petite feuille d’Ortie dans chaque vert pour la
décoration…
puis c’est le moment de la dégustation !
Ce fut une découverte et les enfants ont apprécié.
Avec cette mixture, les apports journaliers recommandés en
protides, vitamines et autres oligo-éléments sont respectés.
En effet, avec 20 à 40% de son poids sec en protides,
beaucoup de vitamines, notamment A, B et C, des oligo-éléments (dont fer,
cuivre, souffre, magnésium, zinc), des acides organiques, l’Ortie est un vrai
steack végétal, tonique, reminéralisante et anti-anémique.
Les plantes récoltées, et leurs usages culinaires et médicinaux :
Le Gaillet gratteron
(Gaillet gratteron (Galium aparine L.)-Rubiacées)
Usages culinaires :
De mai à août, on extrait le jus des feuilles et pointes
poilues de la plante au moyen d'un extracteur de jus, ou en les faisant
réduire avant de les filtrer. Le jus sert de base pour des soupes, des fonds de
sauce et des boissons vitaminées. Cuites à l'étuvée, les feuillent entrent dans
la composition de farces, de gratins, de soupes, de galettes et pains de
légumes, d'omelettes, quiches et fromage blanc aux herbes.
De mai à octobre, les fleurs au léger goût herbacé
décorent les plats crus, par exemple.
En septembre-octobre, on fait rôtir légèrement les graines
au four ou à la poêle pour préparer un substitut de café.
Goût : la plante a un léger goût de salade. Seuls
les poils peuvent être gênants, mais la préparation les ramollit.
Utilisations médicinales:
Diurétique, il passe pour soulager les douleurs dues aux
calculs rénaux et aux abcès.
Il stimulerait la circulation lymphatique et serait dépuratif.
En homéopathie, contre le gonflement des glandes et les
enflures.
La médecine chinoise l'attribue au foie, à la vésicule
biliaire et à la vessie.
L’ortie
(Grande ortie, Ortie dioïque (Urtica dioica L.),
famille des Urticacées)
Usages culinaires :
L'ortie est un légume ancien dont on cuisine les feuilles
à la manière des épinards. On les consomme dans les omelettes et tourtes, on en
fait du jus et des sauces, on s'en sert pour relever les plats et aromatiser
des boissons comme la bière et les tisanes. On les utilise dans diverses
recettes de légume, de farces et pour le pesto. Blanchir les pousses et les
feuilles tendres pendant 3 secondes avant de les presser soigneusement avec un
rouleau à pâtisserie afin d'éliminer leurs poils urticants. On peut alors les
manger crues en salade. Séchées dans un lieu aéré, elles se conservent bien et
sont une source hivernale de vitamines. Autrefois, on les utilisait après
cuisson pour faire cailler le lait dans la fabrication du fromage.
Les graines rôties ou séchées ont un emploi de
condiment. Dans le fromage aux herbes, on ajoute les graines vertes de
juillet-août ou les graines mûres du début d'automne.
Les boutons floraux se mangent en salade au début
de l'été.
Goût : l’Ortie a un goût d’épinard en plus aromatique
et plus épicé. Les graines ont un goût de noix.
Composants :
1-2 % de flavonoïdes (surtout quercétine, huile
essentielle de camphre et isorhamnétine), lipides, glucides, beaucoup de
magnésium, potassium, fer et silicium sous forme d’acide silicique soluble,
vitamines A, C et E.
Dans les graines : environ 30 % d’acides
gras (en particulier acide linoléique), teneur élevée en vitamine E (jusqu’à
0,1 %), mucilages et caroténoïdes.
Propriétés médicinales:
Toute la plante ainsi que les graines sont employées
contre les douleurs rhumatismales, les troubles digestifs et biliaires et les
troubles de la prostate. L'ortie est hypoglycémiante et sa légère action
dépurative agit positivement sur les troubles rénaux. Elle est hémogène et
stimule la production d'enzymes pancréatiques. Depuis très longtemps, l'action
dépurative et détoxifiante de l'ortie fait l'objet de cures printanières. Les
enzymes et les hormones végétales qu'elle contient contribuent à prévenir le
cancer. Emploi externe pour combattre les cheveux gras et les pellicules.
Traditionnellement, on utilise les graines broyées contre les rhumatismes et
les affections cutanées; en usage interne elles sont toniques et stimulantes.
Ouvrages de référence :
La cuisine des plantes sauvages, Meret
Bisseger, Editions Ulmer, Paris 2012
Plantes sauvages comestibles, S.G.
Fleischhauer, J. Guthmann & R. Spiegelberger, Editions Ulmer, Paris 2012
350 plantes médicinales, docteur Wolfgang
Hensel, Éditions Delachaux et Niestlé, Paris 2008, réimpression 2010
Guide des plantes sauvages comestibles et toxiques,
François Couplan et Eva Styner, Éditions Delachaux et Niestlé, Les guides du
naturaliste, Paris, 2007
Plantes sauvages comestibles, Alain
Creton, Séquoïa Editions, Colomars 2011
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