J’ai cueilli de quoi réaliser de jolies teintures et
encres végétales.
Pour réaliser des teintures, et aussi des encres, on
utilise de l’alun, un sel métallique qui intensifie les couleurs.
Il est extrait de mines se trouvant près de volcans ou
dans les déserts.
C’est un mordant, il permet aux colorants issus des
plantes de « mordre » le tissu, la laine à teindre, c’est-à-dire de
se fixer sur ces supports.
Les couleurs diffèrent ensuite suivant le type d’additif
utilisé : fer, cuivre…
Les plantes récoltées :
- des feuilles de Buddleia du père David :
Buddleja davidii Franchet, Buddleia du père David, Arbre
aux papillons, Buddlejacées ou Scrophulariacées
Les différentes couleurs obtenues avec les feuilles de Buddleia
du père David :
- jaune ocre (aucun additif),
- bru kaki (fer).
- sur un Chêne, des galles d'Andricus kollari et Andricus
lignicola :
galle d’Andricus kollari
Cette galle est provoquée par un insecte, l’Andricus
kollari, un hyméoptère de la famille des Cynipidae.
galles d’Andricus lignicola
Ces galles sont provoquées par un insecte, l’Andricus
lignicola, un hyméoptère de la famille des Cynipidae.
Galles d’Andricus lignicola et d’Andricus kollari en
mélange
Les noix de galle sont des excroissances irrégulières qui
se forment sur les chênes. Il s’agit de la réaction de l’arbre à la piqûre
d’hyménoptères parasites qui viennent pondre dans l’écorce, les bourgeons ou
sur les feuilles, ce qui entraîne la formation d’une galle (ou cécidie), particulièrement
chargée en tanins (de 50 à 70 % de tanins). Le Chêne à galles, autrefois appelé
Chêne des teinturiers, fut depuis l’Antiquité au cœur de la récolte de galles
de la guêpe Andricus gallaetinctoriae (Olivier), appelées Galles du Levant et
transportées dans toute l’Europe. Les galles des chênes proches de chez vous
sont également intéressantes : les essais avec la galle en pomme du Chêne
(Biorhiza pallida Olivier) donnent de très beaux bruns et des noirs
satisfaisants.
Les différentes couleurs obtenues avec les galles de
Chêne :
- gris à noir (additif : trempage dans une solution
de fer à 3%, ou dans une « soupe de clous », fabriquée à partir de
fer rouillé et de vinaigre),
- beige à brun selon les galles (aucun additif).
- des feuilles sèches de Hêtre :
Fagus sylvatica L., Hêtre, Fayard, Fagacées
Les différentes couleurs obtenues avec les feuilles du
Hêtre :
- du jaune d’or (aucun additif),
- du vert (additif : cuivre),
- du vert kaki (additif : fer).
- des lichens :
Les lichens sont une symbiose entre un champignon et une
algue, tous deux microscopiques.
Les rouges extraits des lichens sont appelés
« orseilles ».
Les lichens teintent les fibres au terme d’une simple
ébullition, ce qui est assez rare car les autres plantes tinctoriales
nécessitent l’emploi de mordant et d’additifs…
- des feuilles de Ronce des bois :
Rubus groupe fruticosus, Ronce des bois, Rosacées
On obtient du gris et du noir avec les feuilles et tiges
de Ronce des bois, en rajoutant du fer.
- des rameaux et des baies de Troène :
Ligustrum vulgare L., Troène commun, Oléacées
bourgeon de Troène en phase de débourrement :
baies de Troène :
Les différentes couleurs obtenues avec les baies mûres du
Troène :
- gris bleuté (aucun additif),
- bleus-gris clairs (additif : fer),
- vert céladon clair (additif : cuivre).
Les différentes couleurs obtenues avec l’écorce, les
feuilles et les rameaux du Troène :
- jaunes à brun selon proportions (aucun additif),
- vert bronze (additif : fer).
Sources :
Guide des teintures naturelles, plantes à fleurs, Marie
Marquet, collection Les guides des… Fous de Nature !, Editions Belin 2011
Mon jardin d’artiste, musique, couleur et sculpture avec
les plantes, Véronique Barrau et Nathalie Dento, Éditions Plume de
carotte, 2008
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire