Le jardin écologique du Jardin des Plantes de Paris

Le dimanche 25 mai, à l’occasion de la Fête de la Nature, j’ai assisté à la visite du jardin écologique du Jardin des Plantes de Paris.

L’originalité et la richesse de ce jardin, sont de présenter les plantes sauvages par milieu naturel. Ainsi, ce jardin compte quatre milieux forestiers : une chênaie-frênaie sur sols calcaires, une chênaie-charmaie sur sols frais et riches, une chênaie-châtaigneraie sur sols acides et une ormaie sur sols nitratés et frais.

On y retrouve aussi une roselière, une platière, les plantes messicoles, une friche, une mare argilo-calcaire…

La roselière :

Le vocable « roselière » regroupe en fait plusieurs types de végétation en fonction de la plante qui domine le milieu : on parle de

- scirpaie en présence majoritaire de Jonc des chaisiers (Schoenoplectus lacustris (L.) Palla),

- phragmitaie en présence de Phragmite commun (Phragmites australis (Cav.) Steudel.),

- glycéraie en présence de Glycérie aquatique (Glyceria maxima (Hartm.) Holmb.),

- typhaie en présence de Massette à feuilles larges (Typha latifolia L.),

- phalaridaie en présence de Baldingère faux-roseau (Phalaris arundinacea L.).

La roselière du jardin écologique étant constitué exclusivement de Phragmite commun, il s’agit donc d’une phragmitaie.

On y retrouve aussi de l’Euphorbe des marais, du Liseron des haies (Calystegia sepium (L.) R.Brown) :

 Euphorbe des marais (Euphorbia palustris L.)-Euphorbiacées

Phragmite commun (Phragmites australis (Cav.) Steudel.)-Poacées

Une plante que l’on retrouve dans la chênaie-frênaie sur sols calcaires bien drainés : le Cornouiller mâle.

 Cornouiller mâle (Cornus mas L.)-Cornacées

Les plantes que l’on retrouvent dans la chênaie-charmaie :

 Cornouiller sanguin (Cornus sanguinea L.)-Cornacées

 Noisetier (Corylus avellana L.)-Corylacées ou Bétulacées

Ornithogale des Pyrénées (Ornithogalum pyrenaicum L.)-Liliacées

Une plante que l’on retrouve dans l’aulnaie-peupleraie à hautes herbes : le Galéopsis à quatre angles.

 Galéopsis à quatre angles (Galeopsis tetrahit L.)-Lamiacées

L’ormaie rudérale :

Les plantes rudérales (étymologiquement, l'adjectif « rudéral » dérive du latin rudus, ruderis, décombres) sont des plantes qui poussent spontanément dans les friches, les décombres le long des chemins, souvent à proximité des lieux habités par l'homme. On estime parfois que certaines de ces espèces se comportent comme des commensales de l'homme.

Les plantes rudérales sont souvent nitrophiles.

Aubépine commune (Crataegus monogyna Jacq.)-Rosacées ou Malacées

 Balsamine à petites fleurs (Impatiens parviflora DC.)-Balsaminacées

 Belladone (Atropa belladonna L.)-Solanacées

Cerfeuil penché (Chaerophyllum temulum L.)-Apiacées

 Érable champêtre (Acer campestre L.)-Acéracées ou Sapindacées

Lamier blanc (Lamium album L.)-Lamiacées

 Prunellier (Prunus spinosa L.)-Rosacées ou Amygdalacées

Sur cette photo, on peut voir au premier plan de l’Égopode podagraire (Aegopodium podagraria L.), avec sa floraison blanche et de la Grande ortie, Ortie dioïque (Urtica dioica L.) ;

Au deuxième plan, à gauche un Érable champêtre (Acer campestre L.) et un Noisetier (Corylus avellana L.) ;

Au troisième plan, à gauche et au milieu des Sureaux noirs (Sambucus nigra L.) et à droite un Érable sycomore (Acer pseudoplatanus L.) :

L’Égopode podagraire, l’Ortie dioïque, l’Érable champêtre, l’Érable sycomore et le Sureau noir sont caractéristiques de la végétation de l’ormaie rudérale.

La végétation des chênaies oligotrophes^* à Chêne sessile (Quercus petraea Liebl.) :

^*Oligotrophe : Un milieu oligotrophe (du grec oligo : «peu» et trophein : « nourrir »), est le contraire d'un milieu eutrophe. C'est un milieu particulièrement pauvre en éléments nutritifs. Quand le milieu est moyennement riche en nutriments, il est dit mésotrophe.

Bourdaine (Frangula dodonei Ard.)-Rhamnacées

 Digitale pourpre (Digitalis purpurea L.)-Scrophulariacées

 

Fougère Aigle (Pteridium aquilinum (L.) Kuhn)-Dennstaedtiacées

 Potentille des montagnes (Potentilla montana Brot.)-Rosacées

La végétation des chênaies oligotrophes à Chêne pédonculé (Quercus robur L.) et Molinie (Molinia caerulea (L.) Moench) :

 Canche cespiteuse (Deschampsia cespitosa (L.) P.Beauv.)-Poacées

On retrouve aussi la Canche cespiteuse dans la végétation des chênaies-charmaies.

La végétation aquatique des eaux calmes à pH > 6 :

 Petite lentille d'eau (Lemna minor L.)-Lemnacées

La Petite lentille d'eau flotte à la surface de la mare.

Dans la mare, on retrouve aussi de la Châtaigne d'eau (Trapa natans L.)-Lythracées, qui fait partie de la végétation aquatique des eaux calmes et acides.

Sur la photo, on reconnaît au premier plan de l’Osmonde royale (Osmunda regalis L.), plante caractéristique de la végétation des taillis tourbeux à Fougère des marais, et dans la mare, du Trèfle d'eau (Menyanthes trifoliata L.).

L’eau qui traverse le jardin coule en circuit fermé. Il s’agit de l’eau de la Seine, qui est continuellement remise en circuit grâce à une pompe, qui par beau temps, fonctionne à l’énergie solaire.

 

Sur les rives du ruisseau, on peut observer :

- de la Laîche à épis pendants, plante indicatrice d’une végétation des aulnaies-frênaies à Carex élevé.

Carex élevé ou Laîche à épis pendants (Carex pendula Huds.)-Cypéracées

- de la Scolopendre langue-de-cerf, plante que l’on retrouve dans deux types de végétation : la végétation saxicole^* sciaphile^* des rochers et murs calcaires, et la végétation des tiliaies-acéraies sub-montagnardes calcaricoles^*.

^*Saxicole (du latin saxum « roc, rocher » avec le suffixe -cole), se dit d'une plante qui vit sur les rochers (flore lithophyte ou faune épilithique).

Certaines mousses ainsi que des lichens sont saxicoles.

^*Sciaphile : qualifie les plantes qui ont besoin d’ombre pour se développer.

^*Calcaricole : On parle d'espèces ou de végétations calcaricoles lorsqu'elles se rencontrent exclusivement sur des sols riches en carbonate de calcium (calcaire).

Scolopendre langue-de-cerf (Phyllitis scolopendrium (L.) Newman)-Aspléniacées

- de la Balsamine à petites fleurs :

 Balsamine à petites fleurs (Impatiens parviflora DC.)-Balsaminacées

La Pariétaire diffuse est aussi une plante caractéristique de la végétation saxicole sciaphile des rochers et murs calcaires.

 Pariétaire diffuse (Parietaria judaica L.)-Urticacées

Tas de bois pouvant accueillir les insectes xylophages (dont le régime alimentaire est composé de bois)

Sur cette photo de la mare argilo-calcaire, on aperçoit la Pesse vulgaire (Hippuris vulgaris L.), la Menthe aquatique (Mentha aquatica L.)…

Du Jonc des chaisiers (Schoenoplectus lacustris (L.) Palla) pousse également dans cette mare.

La vigne :

L’Aristoloche clématite (Aristolochia clematitis L.), le Souci des champs (Calendula arvensis L.), la Tulipe sauvage (Tulipa sylvestris L.)… caractérisent la végétation compagne des vignes et des cultures arbustives.

Aristoloche clématite (Aristolochia clematitis L.)-Aristolochiacées

 Souci des champs (Calendula arvensis L.)-Asteracées

 Tulipe sauvage (Tulipa sylvestris L.)-Liliacées

La platière, paysage typique du massif de Fontainebleau :

La prairie de fauche :

 

Treize plantes ont été semées dans cette prairie, dont six graminées : Fromental (Arrhenatherum elatius (L.) P.Beauv. ex J. & C.Presl), Crételle des prés (Cynosurus cristatus L.), Fléole des prés (Phleum pratense L.), Fétuque des prés (Festuca pratensis Huds.), Fétuque élevée (Festuca arundinacea Schreb.), Dactyle (Dactylis L.).

Les plantes messicoles :

Les plantes messicoles sont des plantes annuelles à germination préférentiellement hivernale habitant dans les moissons.

Le Grand coquelicot (Papaver rhoeas L.), la Matricaire inodore (Matricaria perforata (Mérat.) M. Lainz), la Nielle des blés (Agrostemma githago L.), la

Phacélie à feuilles de tanaisie (Phacelia tanacetifolia Bentham)… poussent au milieu du Seigle (Secale cereale L.) et du Blé tendre (Triticum aestivum L.):

Document vidéo consacré au jardin écologique, sur le site internet du Jardin des Plantes :

http://www.jardindesplantes.net/un-jardin-botanique/le-jardin-ecologique-0

Source documentaire :

Guide des groupements végétaux de la Région parisienne, Bassin parisien – Nord de la France (écologie et phytogéographie), Gérard Arnal, Christian Bock, Marcel Bournérias, Éditions