Dimanche, le temps était chaud… mais orageux !
C’est sous une pluie battante, alternant avec les éclaircies, que
nous nous sommes promenés dans la forêt de Champs-Garnier…
Racine de Benoîte commune (Geum urbanum L.)-Rosacées
Au Moyen-Âge, la Benoîte commune était considérée
comme herba benedicta, c’est-à-dire « herbe bénie ». On lui attribuait donc de
nombreuses vertus curatives.
La racine contient des tanins et une huile essentielle qui
dégage une odeur de clous de girofle.
La médecine populaire utilisait les tanins pour traiter le
manque d’appétit, les troubles digestifs, les diarrhées, les inflammations de
la bouche et de la gorge et, en usage externe, en cas d’eczémas cutanés.
Les jeunes feuilles sont les ingrédients de diverses
salades, plats de légumes et farces végétales. On les mélange aussi dans le
fromage blanc et le pesto. Les feuilles plus âgées ne s’emploient que dans le
sel aux herbes.
Fleurs et boutons floraux décorent en mai-juin salades et
plats chauds. Les boutons cuits à l’eau se mangent en légume.
La racine se récolte de septembre jusqu’en hiver. On
l’utilise râpée comme condiment ou fraîche dans les soupes de légumes et pour
aromatiser bières, limonades, spiritueux et autres boissons comme la tisane
d’épices au lait.
Je tiens dans ma main un des capitules d’une fleur de Lampsane
commune (Lapsana communis L.)-Astéracées :
Les fleurs jaunes de la Lampsane commune sont
décoratives, mais les boutons et les capitules à peine éclos se mangent aussi
dans les salades.
Jusqu'en juin, les feuilles tendres hachées se mangent en
salade, en soupes ou cuites à l'eau. On les incorpore aux quiches, omelettes et
herbes en mélange.
Les jeunes pointes et les pousses sont un délicat légume
tige qu'on mange aussi en salade.
Le latex des tiges, les salades de feuilles crues et les
cataplasmes ont un effet apaisant sur la peau et les muqueuses. Le latex est
vulnéraire et on soigne les plaies avec les fleurs macérées dans l'huile.
L'extrait de toute la plante est hypoglycémiant. En infusion contre les
ganglions gonflés et la constipation.
Eupatoire chanvrine (Eupatorium cannabinum L.)-Astéracées
L’Eupatoire chanvrine aime les zones humides, les
marais, les bois clairs et supporte les températures négatives. On la trouve
communément le long des chemins et fossés.
Les médecins de l’Antiquité la recommandaient pour traiter
les morsures de serpent, la dysenterie et les maladies du foie.
Le Moyen-Âge voyait dans cette plante un fortifiant pour
la virilité.
Les constituants font supposer un effet immunostimulant,
tandis que la médecine populaire décrit l’Eupatoire chanvrine comme diurétique,
laxative et cholagogue.
Aujourd’hui, elle ne joue plus aucun rôle en médecine.
C’est une plante tinctoriale : toute la plante, avec
la racine, est utilisée. Par décoction, on obtient du jaune mordoré.
Sous une pluie battante !
Devant un pied de Séneçon jacobée :
Séneçon jacobée (Senecio jacobaea L.)-Astéracées
Malgré son utilisation ancestrale en tant que plante
médicinale, le Séneçon jabobée tout entier contient des alcaloïdes
pyrrolizidiniques (sénécionine, sénéciphylline, etc.), rassemblés sous
l’appellation de « nécines » : ils ne sont pas directement toxiques, mais le
deviennent par leur métabolisation en composés pyrroliques qui eux provoquent
une nécrose des cellules hépatiques et peuvent de plus être cancérigènes. Les
accidents connus sont liés à une intoxication chronique.
C’est une plante tinctoriale : les feuilles
produisent des pigments verts et les fleurs des pigments jaunes pour les
teintures.
Saules blancs (Salix alba L.) et Saules
marsault (Salix caprea L.) en mélange, arbres de la famille des
Salicacées
L'acide salicylique se trouve naturellement dans certains
végétaux, dont le saule (d'où il tire son nom), est utilisé comme médicament et
comme précurseur de l'acide acétylsalicylique, l'aspirine.
Ingéré en grandes quantités, c'est un produit toxique,
mais en de moindres quantités il est utilisé comme conservateur alimentaire et
antiseptique.
Les propriétés médicales de l'acide salicylique sont
connues depuis longtemps, surtout pour son action contre la fièvre. On
l'extrayait principalement du saule, salix en latin dont il tire son
nom. Dans la lutte contre la fièvre, il est désormais supplanté par d'autres
médicaments plus efficaces comme l'aspirine (qui en est un dérivé), ou le
paracétamol.
Il n'est désormais plus utilisé pour son action apaisante
(analgésique) et on le retrouve dans de nombreux produits en dermatologie en
complément d'un autre principe actif. Il est par exemple utilisé dans le
traitement de l'acné, des verrues ou de l'hyperhidrose.
Source :
http://fr.wikipedia.org/wiki/Acide_salicylique
Millepertuis commun (Hypericum perforatum L.)-Hypéricacées
On utilise les feuilles d'avril à juillet pour aromatiser
tisanes, liqueurs amères, vins doux, eaux-de-vie, bière et huile de table.
De mars à mai, pointes et jeunes feuilles sont un
ingrédient santé pour salades, soupes, omelettes, quiches, plats mijotés et
purées aux fines herbes.
Les fleurs décorent les salades et les pâtés végétaux,
elles aromatisent et colorent les légumes et l'huile de table. Conservées dans
l'huile, cuites à l'eau ou pressées, elles produisent un liquide rouge sang. On
les récolte avec des ciseaux pour éviter de les écraser.
Le Millepertuis entre dans la composition de
nombreux médicaments, souvent à forte dose. Il est indiqué pour la dépression,
la nervosité et l'anxiété. On le boit aussi sous forme d'infusion (2 cm3 par
tasse) en cas de maux d'estomac, d'affections du foie et de la vésicule.
L'huile de millepertuis (macération de plante dans de l'huile) favorise le
renouvellement des tissus, d'où son emploi contre les brûlures, plaies,
douleurs dentaires et articulaires et contre les ulcères d'estomac. Mais le
millepertuis peut augmenter la sensibilité de la peau à la lumière solaire,
entraînant des rougeurs cutanées. Ses composants inhibent certains médicaments.
C’est une plante tinctoriale : on utilise les parties
aériennes de la plante fleurie. Suivant les additifs utilisés, les couleurs
obtenues varient du jaune à vert vif, du vert à bronze, du rouge violacé à
brun…
Fruits du Charme commun (Carpinus betulus L.)-Bétulacées
Les fruits secs du Charme commun sont portés par
une bractée favorisant la dispersion des graines.
Devant un pied de Fougère aigle :
Fougère Aigle (Pteridium aquilinum (L.)
Kuhn)-Dennstaedtiacées
Toute la plante est toxique lorsqu'elle est jeune, car
elle contient des hétérosides cyanogènes.
Par ailleurs, la Fougère aigle élabore une
thiaminase, responsable de la dégradation de la thiamine (vitamine B1). L’effet
toxique se manifeste chez les animaux dépendant d’un apport exogène en vitamine
B1, comme le cheval : on observe alors l’incoordination des mouvements, des
contractions musculaires involontaires, voire des convulsions et des arythmies.
Enfin, un sesquiterpène, le ptaliquoside, provoque des
hémorragies et hématuries (présence de sang dans les urines) chez les bovins
(c’est le ptéridisme ou hématidrose), et montre une action cancérigène chez
l’Homme (cancer de l’œsophage et de l’estomac). Ce principe est cependant
détruit à la chaleur.
Pour ces diverses raisons, il n’est guère raisonnable de
proposer la Fougère-aigle comme plante comestible, même si elle a pu être
consommée historiquement en Europe et si elle est toujours proposée _ après
certaines préparations_ en Asie.
Buddleia du père David (Buddleja davidii
Franchet)-Buddlejacées ou Scrophulariacées
Le Buddleia du père David, était autrefois prisé
comme plante ornementale et en raison de son attrait pour les papillons, dans
les jardins de particuliers mais aussi dans certains aménagements paysagers
(autoroutiers ou communaux par exemple). Toutefois il a tendance à se propager
facilement dans les décombres et à se répandre le long des voies de chemin de
fer. Il est devenu une espèce invasive en de nombreux endroits. La première
conséquence est que, paradoxalement, il contribue à l'extinction des papillons:
en effet, « ses feuilles ne participent pas à leur cycle biologique : le
buddleia ne nourrit pas les chenilles comme certaines plantes-hôtes indigènes
(orties, graminées, buissons,…) », auxquelles il se substitue.
Il s’est naturalisé et est devenu envahissant dans de
larges régions d'Europe de l’Ouest jusqu’à Bergen (Norvège). Il pose aussi
problème en Nouvelle-Zélande et dans le Sud-Est de l’Australie. En France, il
est présent de manière envahissante dans le Sud-Ouest, le Sud-Est, en Bretagne
et dans le Bassin Parisien. Le Centre semble la région la moins touchée.
Il est donc important de contrôler sa culture dans les
jardins. Il peut par exemple être remplacé par le lilas de Perse ou des
Buddleia hybrides stériles : Buddleja × weyeriana.
Source :
http://fr.wikipedia.org/wiki/Buddleia_de_David
Le Buddleia du père David est une plante
tinctoriale. Par décoction des feuilles, et suivant les additifs utilisés, on
obtient du jaune ocre ou du brun kaki.
Phragmite commun (Phragmites australis (Cav.)
Steudel.)-Poacées
Je tiens dans les mains une fleur de Brunelle commune
(Prunella vulgaris L.)-Lamiacées:
Finement hachées, les jeunes feuilles et les pointes avec
leurs boutons confèrent en avril-mai un peu d’âpreté au beurre aux herbes, aux
salades et aux sauces de salade. Dans les sauces de salade, employer une huile
à la saveur forte pour atténuer le goût âpre. On l’ajoute en petites quantités
aux mélanges d’herbes aromatiques et aux sandwiches. Cuisinées dans un peu
d’eau, on les incorpore dans les plats mijotés, les légumes cuits à l’eau et
les soupes. Les feuilles séchées aromatisent les macérations (par exemple
macérées pendant la nuit), les alcools ainsi que le tabac.
Les fleurs violettes décoreront toutes sortes de plats, de
bowls et de tisanes.
La Brunelle commune est traditionnellement employée
contre les maladies gastro-intestinales. La plante est bactéricide ; autrefois,
on l’utilisait contre la diphtérie, les pharyngite et les laryngites.
Prêle des bois (Equisetum sylvaticum L.)-Equisétacées
Sources :
Plantes sauvages comestibles, S.G.
Fleischhauer, J. Guthmann & R. Spiegelberger, Éditions Ulmer, Paris 2012
350 plantes médicinales, docteur Wolfgang
Hensel, Éditions Delachaux et Niestlé, Paris 2008, réimpression 2010
Guide des teintures naturelles, plantes à fleurs, Marie
Marquet, collection Les guides des… Fous de Nature !, Éditions Belin 2011
Guide des plantes toxiques et allergisantes, Michel
Botineau, collection Les guides des… Fous de Nature !, Éditions Belin 2011
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