La sortie de dimanche était un peu différente des autres : j’avais prévu le matériel nécessaire (des enveloppes !) pour que les participants puissent récolter les graines des plantes sauvages comestibles et médicinales du vallon des Gallicourts.
Elles pourront être semées au printemps suivant dans les jardinières sur les balcons, les potagers, les jardinets…
La cueillette des plantes sauvages est réglementée.
Ainsi, certaines espèces végétales sont protégées sur l’ensemble du territoire, d’autres bénéficient d’une protection spécialement sur le territoire francilien.
Vous retrouverez les textes et listes de plantes en cliquant sur les liens correspondants :
Protection au niveau national : Arrêté du 20 janvier 1982 modifié relatif à la liste des espèces végétales protégées sur l'ensemble du territoire
https://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000000865328
Protection au niveau national : Arrêté du 31 août 1995 portant modifications de l'arrêté du 20 janvier 1982 relatif à la liste des espèces végétales protégées sur l'ensemble du territoire :
https://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do;jsessionid=9F771AD9036B2CC02785B263E81EC216.tpdjo10v_3?cidTexte=JORFTEXT000000372670&categorieLien=id
Protection au niveau régional : Arrêté du 11 mars 1991 relatif à la liste des espèces végétales protégées en région Île-de-France complétant la liste nationale :
https://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=LEGITEXT000006059591
Lors de la balade, nous avons bien sûr récolté les graines de fleurs non protégées !
Le vallon offre aussi à cette époque de l’année, en plus des graines à ressemer dans de futurs jardinets sauvages, des fruits délicieux, comme le raisin…
Et voici un reportage photographique de notre cueillette sauvage (et des autres plantes rencontrées, notamment les plantes toxiques, que nous n’avons pas récoltées bien sûr !) ! :
Cueillette du raisin de Vitis vinifera L., Vigne sauvage, Vitacées :
Plante comestible :
On utilise les feuilles fraîches d’avril à juin et plus tard les feuilles séchées, les fleurs et les fruits (= les raisins !).
Plante médicinale :
L’extrait de feuilles est efficace dans les maladies veineuses et les difficultés circulatoires au niveau des jambes. La médecine traditionnelle emploie l’infusion de fleurs en cas de paralysie légère. La cure de raisin stimulerait la digestion et le métabolisme. Enfin, le vin aurait, en petites quantités, un effet protecteur contre les maladies cardio-vasculaires.
Dioscorea communis (L.) Caddick & Wilkin, Tamier commun, Dioscoréacées :
Plante toxique et médicinale :
Composition et propriétés :
Le tamier contient des glycosides de spirostanes et de furostanes (des saponosides à génine stéroïdique), des stérols, histamines et phénanthrènes (dotés d'activités cytotoxiques). La batatasine I, un dérivé de phénanthrène, est un inhibiteur de croissance des plantes.
Les stérols détectés dans les feuilles et les tiges du tamier commun, comme des autres Dioscorea, sont principalement le β-sitostérol, le stigmastérol et le cholestérol. Ils contiennent aussi de la diosgénine et de l'yamogénine, dans des proportions variables suivant le moment de l'année ou l'âge de la plante.
Cette espèce contient aussi des cristaux en forme d'aiguille d'oxalate de calcium. La consommation des fruits ou du tubercule, peut provoquer de graves troubles digestifs. Elle est à considérer comme toxique.
Utilisations :
Les jeunes pousses sont parfois consommées comme des asperges (et parfois confondues avec les asperges sauvages). En particulier, en France, elles sont couramment consommées au printemps dans les départements de l'Aveyron, du Lot, du Tarn-et-Garonne et du Tarn où elles portent le nom de « reponchons » ou de « respounchous ». La saveur est très amère mais aucune toxicité ne semble avoir été constatée. Toutefois si on sait bien les faire cuire, l'amertume disparaît presque : il faut les jeter dans l'eau bouillante dès que la cueillette est terminée. Une fois cuits on peut les consommer soit en vinaigrette soit en omelette. Dans la région c'est un mets très apprécié et très recherché. Le médecin grec du Ier siècle, Dioscoride reconnaissait leurs propriétés emménagogues, diurétiques et antiépileptiques.
Le contact des fruits mûrs ou des rhizomes peut provoquer des dermatites en raison de la pénétration dans la peau de cristaux d'oxalate de calcium en forme de fines aiguilles.
Malgré ses propriétés rubéfiante* et vésicante (provoquant des ampoules sur la peau), la racine était employée en médecine populaire pour soigner les contusions et les meurtrissures, d'où son nom d' herbe aux femmes battues. La pulpe râpée était appliquée localement. La racine bouillie 2 à 3 heures, écrasée avec du saindoux, servait d'onguent pour les rhumatismes en haute Provence.
* Un rubéfiant est une substance analgésique vendue en pharmacie, pour application externe seulement, qui peut produire une rougeur sur la peau, en dilatant les capillaires sanguins et causant un surplus de circulation sanguine dans les parties affectées. Le but du rubéfiant est de soulager la douleur. il peut être irritant. En solution dans l'éthanol il est aussi astringent et désinfectant. (Source : http://fr.wikipedia.org/wiki/Rub%C3%A9fiant).
Source : http://fr.wikipedia.org/wiki/Dioscorea_communis
Cueillette des graines d’Heracleum sphondylium L., Berce commune, Apiacées :
Plante comestible:
On consomme les feuilles, les tiges, les boutons floraux, les graines vertes et immatures et la racine.
Plante médicinale :
Emploi traditionnel et homéopathique en cas de troubles digestifs, d'hypertension, de toux et d'extinction de voix. En naturopathie contre les troubles du système nerveux central, la sclérose multiple, les rhinopharyngites, l'apathie, la somnolence et les maux de tête. Comme le gingembre, la racine est employée comme réjuvénateur et comme aphrodisiaque.
Plante toxique :
La plante élabore des furocoumarines (psoralène, bergaptène, etc.) à propriétés photosensibilisantes.
Arum maculatum L., Gouet tacheté, Aracées :
Plante toxique :
En ingestion : irritation de la sphère bucco-pharyngée, nausées et vomissements, diarrhée.
Cueillette des graines (appelées akènes, elles sont noires et se logent par 4 dans le calice = ensemble des sépales) de Stachys sylvatica L., Épiaire des bois, Lamiacées :
Plante comestible :
On consomme les jeunes feuilles jusqu'en juin et les racines de septembre jusqu'au printemps.
Plante médicinale :
Les Épiaires des bois et des marais (Stachys palustris L.) ne sont pratiquement plus utilisées, bien que toutes deux aient des propriétés antispasmodiques.
Elles stimulent le système nerveux et sont utiles en cas de névralgie, de troubles de la thyroïde et de la rate, de rhumatismes, de goutte et d'affections respiratoires.
L'Épiaire des bois peut contribuer à régler les menstruations, l'Épiaire des marais est diurétique.
On les administre généralement sous forme d'infusion.
La décoction favorise la guérison des plaies et leur cicatrisation.
Mais la plante s'emploie aussi avec du vin ou du vinaigre.
Geum urbanum L., Benoîte commune, Rosacées :
Plante comestible :
On consommes les feuilles, les fleurs et boutons floraux et la racine.
Plante médicinale :
C’est la racine qu’on utilise en infusion pour soigner la diarrhée, la goutte, la gingivite et l’inflammation des muqueuses, et en usage externe contre les varices et les hémorroïdes. Elle est aussi fébrifuge, régule l’activité du foie et de la vésicule biliaire. L’huile essentielle est bactéricide. L’homéopathie l’utilise comme antisudorifique.
Récolte des graines de Pastinaca sativa L., Panais commun, Apiacées :
Les graines du Panais ont une odeur caractéristique ! |
Plante comestible:
On consomme les feuilles, les tiges, les fleurs, les graines et les racines.
Plante médicinale :
Diurétique, analgésique et sédative.
Les cynorrhodons de Rosa canina L., Églantier commun, Rosacées :
Plante comestible :
On consomme les fleurs, les fruits, appelés cynorrhodons ou "gratte-cul" et les feuilles.
Plante médicinale :
La pulpe des fruits est conseillée en cas de pharyngite. Sa forte teneur en vitamine C renforce les défenses immunitaires et prévient les maladies respiratoires. La pulpe est également légèrement laxative et diurétique. On peut utiliser les fleurs avec les fruits. La tisane agréablement aromatique s'emploie en compresse pour tonifier et équilibrer la peau. Les graines s'emploient en infusion dans le traitement des calculs rénaux.
Rumex obtusifolius L., Patience à feuilles obtuses, Polygonacées :
Devant un Torilis sp., Torilis, Apiacées :
Crataegus monogyna Jacq., Aubépine commune, Rosacées :
Plante comestible :
On consomme les fruits (les cenelles) et les feuilles et le fleurs.
Plante médicinale :
Feuilles, fleurs et fruits sont utilisées. L'action médicinale de l'Aubépine n'a été découverte que récemment. Des essais cliniques ont démontré une amélioration de la circulation sanguine et un effet hypotenseur. On l'emploie aussi dans les troubles cardiaques non organiques et dans les traitements post-infarctus. Cette action ne se révèle que sur la durée. L'Aubépine se tolère très bien et ne provoque pas d'effets secondaires.
La cueillette des graines de Panais commun continue ! :
Rubus groupe fruticosus, Ronce des bois, Rosacées :
Plante pour la vannerie :
On transforme les tiges de Ronce en éclisses qui serviront à garnir des paniers et autres objets tressés, ou bien encore à coudre entre eux les boudins de plantes sauvages dans la vannerie spiralée.
Sambucus ebulus L., Sureau yèble, Caprifoliacées :
Plante toxique :
Sans aller jusqu’à une véritable intoxication, les fruits de Sureau yèble sont indigestes, mais également amers même cuits ; ils contiennent des hémagglutinines.
Une confusion assez fréquente entre les baies du Sureau yèble et celles du Sureau noir (Sambucus nigra L.) est commise par les personnes désirant faire de la confiture : ce dernier est une plante ligneuse (arbuste ou arbre) ramifiée, à écorce jeune typiquement interrompue par de nombreuses lenticelles en relief, dont les feuilles ont 5 au plus 7 folioles, et les fruits sont toujours pendants et également plus précoces.
Malva moschata L., Mauve musquée, Malvacées :
Pyrrhocoris apterus L., Gendarme, Pyrrhocoridae sur la fructification d’une Mauve musquée :
Origanum vulgare L., Marjolaine sauvage, Lamiacées :
Plante comestible :
On consomme les feuilles et pointes fleuries.
Plante médicinale :
On l’emploie dans les troubles de la digestion et l’aérophagie, pour stimuler la sécrétion biliaire. Il est antispasmodique et antitussif et apaise les douleurs abdominales. L'huile essentielle est bactéricide, on l'utilise en gargarisme et dans l'eau du bain. En homéopathie contre la tension nerveuse.
Malva alcea L., Mauve alcée, Malvacées :
Fleurs sauvages en mélange, avec, par ordre alphabétique des noms latins :
Carex sylvatica Huds., Laîche des bois, Cypéracées,
Origanum vulgare L., Marjolaine sauvage, Lamiacées,
Trifolium pratense L., Trèfle des prés, Fabacées,
Tussilago farfara L., Tussilage, Astéracées,
Urtica dioica L., Grande ortie, Urticacées &
Verbena officinalis L., Verveine officinale, Verbénacées :
Usages de ces plantes :
Trifolium pratense L., Trèfle des prés, Fabacées :
Plante comestible :
On consomme les pousses et feuilles d'avril à juin, les fleurs fraîches, et les graines.
Plante médicinale :
Traditionnellement utilisé contre les diarrhées, la toux et les éruptions cutanées chroniques. L'extrait de trèfle est de plus en plus utilisé contre les troubles de la ménopause en raison de sa teneur en ivoflavones. Ceux-ci sont des phytoestrogènes également employés dans la prévention des cancers d'origine hormonale, notamment ceux du sein, de l'utérus et de la prostate. L'infusion (3 cm3 de fleurs par tasse) est dépurative et rafraîchissante pour les yeux fatigués.
Tussilago farfara L., Tussilage, Astéracées :
Plante médicinale :
Toux (les fleurs et feuilles renferment énormément de mucilages), anti-inflammatoire.
Plante toxique :
Contient des alcaloïdes de pyrrolizidine.
Urtica dioica L., Grande ortie, Urticacées :
Plante comestible :
On consomme les feuilles, les graines et les boutons floraux.
Avec les feuilles, je fabrique de la bière….
Voir l’article dans mon blog : Fabrication d’une bière à l’Ortie
… et je réalise des crêpes goûteuses ! :
Voir l’article : Atelier cuisine sauvage (crêpes aux orties) au Domaine national de Saint-Cloud - 19 juillet 2016
Plante médicinale :
En interne : douleurs rhumatismales, troubles digestifs et biliaires et troubles de la prostate.
En externe : pour les cheveux gras et les pellicules.
Plante à fibres :
Avec la « peau » que l’on retire de la tige de l’Ortie dioïque, on peut fabriquer une cordelette.
Voir l’article dans mon blog : Fabrication d’une ficelle en Ortie dioïque (Urtica dioica)
Verbena officinalis L., Verveine officinale, Verbénacées :
Plante comestible :
On consomme les jeunes feuilles et autres parties tendres avant la floraison en juin.
Plante médicinale :
La Verveine officinale était jadis une plante médicinale de premier ordre utilisée contre les rhumes et pour renforcer les défenses immunitaires.
Aujourd’hui, on met à profit ses vertus digestives, diurétiques et dépuratives pour réguler le métabolisme et combattre les rhumatismes. Elle peut soulager les migraines et serait un tonique du système nerveux. Emploi traditionnel pour réguler le cycle menstruel et soulager les troubles de la menstruation et de la ménopause. Emploi externe pour soigner les plaies et dans le traitement de l’eczéma et des oedèmes.
Origanum vulgare L., Marjolaine sauvage, Lamiacées
Clinopodium vulgare L., Calament clinopode, Lamiacées :
Plante tinctoriale :
La plante est tinctoriale et fournit une teinture jaune. C'est une plante mellifère.
Plante médicinale :
C'est une plante médicinale utilisée comme tonique.
Source : https://fr.wikipedia.org/wiki/Clinopodium_vulgare
Bryonia dioica Jacq., Bryone dioïque, Curcurbitacées :
Plante toxique :
La Bryone dioïque est une plante très toxique ! Au Moyen-Âge, on s’accommodait de ce risque et on l’utilisait pour provoquer nausées fortes et diarrhées.
Les constituants de la racine irritent les muqueuses du tube digestif.
En usage externe, on utilisait la racine contre les rhumatismes et la goutte.
En raison de la dilution, il n’existe plus aucun risque d’intoxication dans les préparations homéopathiques. Ces dernières sont administrées lors d’inflammations des voies respiratoires, du foie, de la plèvre et du péritoine.
Reseda lutea L., Réséda jaune, Résédacées :
Plante tinctoriale :
Autrefois, le Réséda jaune était employé comme colorant végétal.
Plante comestible :
On consomme les feuilles, les pousses, les fleurs et boutons floraux.
Plante médicinale :
Toute la plante est sédative, analgésique et somnifère. En usage externe contre les écrasements et les saignements. La racine est dépurative et sudorifique.
Phytolacca americana L., Raisin d'Amérique, Phytolaccacées :
Plante médicinale et plante toxique:
Si le Raisin d'Amérique a été introduit comme plante ornementale, ses baies étaient néanmoins souvent utilisées comme colorants pour les vins rouges dans les régions viticoles.
La médecine des Indiens d’Amérique et plus tard celle des colons européens appréciaient ses racines comme vulnéraire, contre les tumeurs et les maladies cutanées.
Une teinture toxique fabriquée avec cette plante était administrée en cas de rhumatisme. Les baies sont peu nocives, au contraire des graines qui le sont énormément.
Devant Alcea rosea L., Rose trémière, Malvacées :
Plante tinctoriale :
A partir des pétales des variétés pourpres, on obtient du vert sapin (additif : lessive de cendre), du violet, mauve (additif : vinaigre, mais pour un nuançage plus mauve, moins bleu, on n’utilise pas de vinaigre).
Plante médicinale :
La rose trémière présenterait des vertus médicinales similaires à la guimauve officinale, cependant ses effets sont probablement moins efficaces. La plante disposerait d'une action adoucissante, émolliente et antiglaireuse.
Source : http://fr.wikipedia.org/wiki/Alcea_rosea
Sources :
350 plantes médicinales, docteur Wolfgang Hensel,
Éditions Delachaux et Niestlé, Paris 2008, réimpression 2010
Cueillir et cuisiner les plantes sauvages. Recettes,
conseils et confidences, Éditions Édisud, Compagnie des éditions de la
Lesse, Aix-en-Provence, 2011
Guide des plantes sauvages comestibles et toxiques,
François Couplan et Eva Styner, Éditions Delachaux et Niestlé, Les guides du
naturaliste, Paris, 2007
Guide des plantes toxiques et allergisantes, Michel Botineau, collection Les guides des… Fous de Nature !, Éditions Belin 2011
Guide des teintures naturelles, plantes à fleurs, Marie
Marquet, collection Les guides des… Fous de Nature !, Éditions Belin 2011
La cuisine des plantes sauvages, Meret
Bisseger, Éditions Ulmer, Paris 2012
La phytothérapie, se soigner par les plantes, Docteur
Jean Valnet, Éditions Le Livre de Poche, Paris, 2016
Larousse des plantes médicinales. Identification,
préparation, soins, Éditions Larousse / VUEF, 2001
Plantes sauvages comestibles, Alain
Creton, Séquoïa Éditions, Colomars 2011
Plantes sauvages comestibles, S.G.
Fleischhauer, J. Guthmann & R. Spiegelberger, Éditions Ulmer, Paris 2012
Merci !!!
RépondreSupprimerDe rien !
SupprimerPour information, vous pouvez trouver de nombreuses activités à faire avec les plantes dans mes livres : La vannerie avec des plantes sauvages (Éditions Ulmer), 50 activités à faire avec les végétaux (Éditions Vigot) et 45 plantes sauvages à récolter et déguster (Éditions Jouvence). Je vous souhaite une bonne lecture !