Dimanche 12 juillet, nous nous promenés dans l’Espace
régional du Plateau de Saclay, situé dans le Domaine de la Cour Roland à
Jouy-en-Josas.
Voici les plantes rencontrées, par ordre alphabétique des
noms latins :
Utilisations alimentaires :
Les châtaignes ou "marrons" se récoltent
en août-septembre. Après les avoir débarrassées de la bogue piquante, on les
épluche avant de les faire griller sur le feu ou au four. Cuites au four ou à
l'eau, elles se conservent en bocaux ou servent à faire la crème de marrons,
qu'il est possible de congeler. Celle-ci se cuisine en soupe ou en pâtisseries
et autres desserts. La farine de châtaignes permet d'épaissir les soupes et les
desserts. Les châtaignes rôties et moulues remplacent le café. Après lavage des
fruits moulus, de la fécule se dépose au fond de l'eau; après évaporation, on
obtient du sucre dont on peut faire de l'alcool.
Goût : Les châtaignes ont un goût sucré de … marron.
Composants :
Feuilles : tanins (surtout
ellagitanins), flavonoïdes, triterpènes, acides gras, beaucoup d’amidon,
résine, pectine et vitamine C (feuilles fraîches) ;
Fruits : riches en glucides, potassium, magnésium,
manganèse et cuivre, acides gras insaturés, vitamines B1, B2, B5, B6 et E,
phytostérine.
Propriétés médicinales :
Feuilles: Utilisées traditionnellement
contre la toux et la coqueluche, ainsi que contre la diarrhée en raison de leur
forte teneur en tanins. Emploi en gargarismes en cas d'inflammation
bucco-pharyngée. Préparations homéopathiques contre la toux convulsive et la
rectite.
Fruits: La châtaigne était utilisée comme
antidiarrhéique.
Utilisations alimentaires :
On récolte les jeunes racines de première année de
l'automne jusqu'au printemps. On les sèche pour obtenir une farine dont on fait
des bouillies ou qui allongera la farine de céréales. Epluchées, on les cuit à
l'eau ou au four; après la cuisson à l'eau, on peut les faire sauter à la
poêle.
Les tiges molles après épluchage et les jeunes feuilles
encore dépourvues de piquants se mangent crues ou cuites à l'eau avant la
floraison.
En mai, on mange les boutons floraux cuits comme
légume ou on les confit dans la saumure ou dans une marinade piquante. Les fins
pétales décorent salades de crudités et de fruits et pâtes à tartiner.
Goût : jeune, la plante a une saveur de blette, juteuse
et douce. Plus tard, elle devient fibreuse. L’écorce de la tige est amère.
Composants :
Inuline, huile essentielle, résine, calcium, acide
silicique.
Propriétés médicinales :
Comme tous les cirses, la plante est peu utilisée à des
fins médicinales.
Devant une Crataegus monogyna Jacq., Aubépine
commune, Aubépine à un style, Épine blanche, Rosacées ou
Malacées :
Utilisations alimentaires :
On récolte les cenelles en août-septembre et on les
dénoyaute afin de les consommer crues ou ajoutées à diverses confitures,
compotes et vins doux. On les écrase en purée chaude mélangée à du lait. Les
cenelles séchées se boivent en tisane ou allongent la farine de céréales.
Les graines concassées et rôties peuvent servir de
substitut de café.
On aromatise les alcools avec les jeunes feuilles
juste sorties des bourgeons. On peut aussi les manger crues ou dans des
salades. En été, on prépare des salades et un vin cardiotonique avec les
feuilles fermes.
Les fleurs odorantes aromatisent toutes sortes de
desserts ainsi que le sucre, les sorbets et les liqueurs. On en saupoudre les
salades. Début avril, les boutons s'ajoutent aux plats de légumes ou se
conservent comme les câpres.
Goût : Les jeunes feuilles et les fleurs ont un goût
d’amande amère. Les cenelles sont farineuses, fruitées et sucrées.
Composants : flavonoïdes
(principalement procyanidine,
hypéroside et rutoside), en particulier dans les feuilles et l’écorce. Les
fruits en contiennent beaucoup moins. Amines biogènes. Dans les fleurs :
jusqu’à 0,15 % d’huile essentielle.
Propriétés médicinales :
Feuilles, fleurs et fruits sont utilisées. L'action
médicinale de l'Aubépine n'a été découverte que récemment. Des essais cliniques
ont démontré une amélioration de la circulation sanguine et un effet
hypotenseur. On l'emploie aussi dans les troubles cardiaques non organiques et
dans les traitements post-infarctus. Cette action ne se révèle que sur la
durée. L'Aubépine se tolère très bien et ne provoque pas d'effets secondaires.
Daphne laureola L., Daphné lauréole, Laurier
des bois, Thyméléacées :
On trouve le Laurier des bois surtout dans les chênaies
pubescentes et les chênaies-charmaies.
Les écorces de tous les daphnés élaborent de la
daphnétoxine, et les graines de la mézéréine, qui sont des terpènes
particulièrement toxiques.
Le simple contact des écorces avec la peau, ou pire avec
les muqueuses, provoque une forte réaction inflammatoire, et peut même induire
des cancers cutanés.
L’ingestion des fruits déclenche une ulcération des
muqueuses du tube digestif, entraînant des spasmes violents, des vomissements,
une hypersalivation, un enrouement et une déglutition difficile, des diarrhées
et des nausées, et éventuellement des phases de convulsions.
Propriétés : Les jeunes pousses
sont riches et équilibrées en sels minéraux, calcium, phosphore, fer, sodium,
magnésium, potassium et en vitamines A, B1, B2, PP et C.
Précautions et risques de confusion : Les
autres épilobes pouvant lui ressembler ont les feuilles inférieures opposées,
dentées ou plus épaisses et plus étroites.
Utilisations alimentaires : On
consomme les très jeunes pousses feuillées lorsqu’elles peuvent se
casser aisément entre deux doigts, ainsi que les sommités fleuries
lorsque les fleurs sont encore en boutons plaqués contre la tige. Plus tard,
l’une et l’autre deviennent ligneuses et inconsommables.
Les fleurs peuvent servir à réaliser un thé, ou à décorer
les salades.
On peut déguster la moelle légèrement sucrée des
tiges même âgées.
Pour observer les petites poches translucides d’Hypericum
perforatum L., Millepertuis commun, Millepertuis perforé,
Hypéricacées, il faut les placer à la lumière :
Les propriétés du Millepertuis sont dues à la présence
d’un appareil sécréteur, visible par transparence au niveau des feuilles, sous
la forme de petites poches translucides à l’origine du mot « millepertuis », et
de massifs sécréteurs sous forme de points noirs. Cette présence d’huile
essentielle est à l’origine de ses applications médicinales (notamment en tant
que cicatrisant, dans le traitement des plaies et brûlures).
Mais le Millepertuis commun est à l’origine de
photosensibilisations, liées à l’action des rayons du soleil sur une molécule
sensible : l’hypéricine. Cette action est connue chez de nombreux animaux
susceptibles de le brouter, en particulier chez le mouton après la tonte, et
chez le cheval : il en résulte des lésions cutanées pouvant devenir graves, une
excitation psychomotrice, des troubles de nature épileptique, et une hémolyse
pouvant être mortelle. Cette action se retrouve chez l’Homme qui s’exposerait
au soleil après l’utilisation d’huile de Millepertuis ou de pommade en
contenant afin de soulager des gerçures, piqûres d’insectes ou… brûlures
superficielles et coups de soleil !
Plante tinctoriale :
A partir des parties aériennes de la plante fleurie, on
obtient du jaune à vert vif (aucun additif), du vert à bronze (additif : fer),
du rouge violacé à brun (additif : alcool).
A partir des sommités fleuries, on obtient des verts vifs
(aucun additif).
Utilisations culinaires :
En automne, on produit une farine avec les jeunes racines
blanches et de l’épaisseur d’un doigt : on les fait sécher en petits morceaux,
on les réduit en poudre et on les passe pour éliminer les fibres. Les morceaux
de racines séchées servent aussi à préparer un substitut de café.
En avril, la base de la racine et la jeune pousse
encore tendre se mangent comme légume. On ôte d’abord les feuilles externes
et on garde le blanc intérieur. Le blanc peut être conservé dans l’huile,
réduit à la poêle ou mangé cru en salade. Les pousses pressées donnent un jus
sucré. Les jeunes tiges incisées produisent dans la nuit une boule de
sirop claire et sucrée que l’on déguste comme une friandise.
On récolte les graines en septembre-octobre en
secouant, en tapotant, ou en frottant les panaches sur une table, puis on
souffle dessus pour éliminer la balle. Les graines sont ensuite concassées. En
hiver, on consomme les graines germées sur un bord de fenêtre.
Goût : La plante a une saveur douce et sucrée.
Composants : Racines et tiges : jusqu’à 5%
de sucres (amidon principalement), asparagine.
Propriétés médicinales :
En médecine chinoise, le roseau passe pour analgésique,
diurétique et fébrifuge. Le jus de racine est utilisé contre la toux et la
nausée. L’infusion de fleurs et de feuilles est censé agir contre la bronchite,
le choléra et les intoxications alimentaires.
Galles d’Andricus kollari (Hartig), un insecte
hyménoptère de la famille des Cynipidae sur Quercus L., Chêne,
Fagacées :
Utilisations alimentaires :
En mars-avril, les jeunes tiges aromatiques et
fondantes se cuisinent à la poêle ou se préparent en sauces. Comme la rhubarbe,
on en fait des tartes, de la compote, des confitures et autres plats sucrés. En
les couvrant au printemps, elles restent blanches et tendres. Les pousses
confites dans le sel se dégustent en apéritif. Il existe bien d’autres façons
d’accommoder cette plante polyvalente, par exemple pour préparer des chutneys
épicés.
Les racines récoltées en août-septembre et cuites à
l’eau se dégustent comme légume.
Goût : La plante est acidulée et sucrée, le goût
rappelle la rhubarbe en moins prononcé. Plus tard dans l’année, elle devient
ligneuse et coriace.
Composants : émodine et resvératrol
Propriétés médicinales :
Les médecines traditionnelles japonaise et chinoise
utilisent la plante pour traiter les mycoses, les inflammations cutanées et les
maladies cardiovasculaires. Ces propriétés sont dues à l’émodine, une
anthraquinone laxative, et au resvératrol, un flavonoïde soluble dans l’eau et les
graisses.
Utilisations alimentaires :
En juin, les fleurs aromatisent sorbets,
pâtisseries, spiritueux, tisanes et gelées sucrées. On les fait frire dans de
la pâte à beignets ou on les trempe dans de l’eau sucrée. En mai, on confit les
boutons dans le vinaigre à la manière des câpres.
Composants :
Dans les fleurs et feuilles :
glycosides, huile essentielle avec des composants odorants, flavonoïdes et
tanins.
Dans les graines, racine, et écorce :
substance toxique (lectine).
Propriétés médicinales :
La tisane et le vin de fleurs seraient cholagogues,
antispasmodiques et toniques. En homéopathie, l’écorce des jeunes pousses est
employée en cas d’acidité excessive de l’estomac. Aussi contre les migraines et
les névralgies faciales.
Les graines de l'Ajonc d'Europe sont toxiques
Sources :
Guide des galles de France et d’Europe,
Patrick Dauphin, collection guide des fous de nature, Édition Belin, 2012
Plantes sauvages comestibles, S.G.
Fleischhauer, J. Guthmann & R. Spiegelberger, Éditions Ulmer, Paris 2012
Plantes sauvages comestibles, Alain
Creton, Séquoïa Editions, Colomars 2011
Guide des plantes toxiques et allergisantes, Michel
Botineau, collection Les guides des… Fous de Nature !, Editions Belin 2011
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