Sous une pluie rafraîchissante, nous avons traversé le
vallon des Gallicourts.
C’est un parc naturel urbain situé sur les hauteurs de
Rueil-Malmaison.
On y trouve des pommiers, pruniers, poiriers à foison
ainsi que de nombreuses plantes sauvages…
La pluie s’est faite de plus en plus intense, et j’ai dû
ranger l’appareil photo.
Voici les quelques plantes photographiées :
En mélange ! :
Vitis vinifera L., Vigne sauvage, Lambrusque,
Vitacées ;
Parthenocissus inserta (A.Kerner) Fritsch, Vigne-vierge
commune, Vigne-vierge à cinq feuilles, Vitacées ;
Rubus groupe fruticosus, Ronce des bois,
Rosacées
Parthenocissus inserta (A.Kerner) Fritsch, Vigne-vierge
commune, Vigne-vierge à cinq feuilles, Vitacées :
Utilisations alimentaires :
Les feuilles et pointes, tendres jusqu’en
juillet, se mangent crues dans les salades, en petites quantités. Mélangées à
d’autres légumes et plantes sauvages, elles fournissent de savoureuses farces
pour roulades et gratins. On peut aussi les écraser avec des pommes de terre ou
les cuire simplement à l’eau.
En petites quantités, les fruits récoltés en
septembre-octobre aromatisent les conserves de cornichons ou de boutons floraux
ainsi que les plats de choux et toutes sortes de sauces.
Goût : La plante est acidulée avec un
arrière-goût fade.
Composants :
Attention ! La plante et les fruits
en particulier contiennent de l’acide oxalique, mais pas plus que la rhubarbe.
Ingéré régulièrement pendant plusieurs mois, l’acide oxalique peut endommager
les reins. Il est cependant soluble dans l’eau et on l’élimine en jetant l’eau
de cuisson.
Propriétés médicinales :
L’extrait alcoolique de Vigne vierge et de Marronnier
d’Inde est utilisé dans les maladies veineuses. En homéopathie contre les
troubles de la vésicule biliaire.
Vitis vinifera L., Vigne sauvage, Lambrusque,
Vitacées :
Utilisations alimentaires :
On utilise les feuilles fraîches d’avril à juin et
plus tard les feuilles séchées pour aromatiser olives, cornichons, pois chiches
ou boutons floraux confits dans le vinaigre. Les feuilles tendres enveloppent
les roulades, on les fait aussi lactofermenter en une sorte de choucroute. Les
jeunes vrilles tendres se mangent de mars à mai en salade ou dans des plats
cuisinés à la poêle ou au four.
Les fleurs aromatisent marinades et bowls, desserts
sucrés et limonades. On les mange aussi roulées dans le sucre.
On récolte les raisins en septembre-octobre pour
les manger tels quels, les incorporer aux salades de fruits et plateaux de
fromages, mais aussi pour les faire sécher. Le jus extrait des raisins et leurs
grappes se boit frais ou vinifié. Les pépins de raisin produisent une huile de
table de grande valeur. On peut aussi les rôtir pour produire un substitut de
café.
Goût : Fleurs et feuilles sont
rafraîchissantes et acidulées, les grains de raisin sont sucrés et juteux.
Composants :
Dans les feuilles : flavonoïdes, tanins,
acide tartrique, acide malique, acide succinique, cire, sucre, acide de vin
(5%) et autres acides de fruit, amines biogènes, vitamines B et E, potassium,
manganèse, fer, cobalt et sélénium, flavonoïdes antioxydants.
Propriétés médicinales :
L’extrait de feuilles est efficace dans les maladies
veineuses et les difficultés circulatoires au niveau des jambes. La médecine
traditionnelle emploie l’infusion de fleurs en cas de paralysie légère. La cure
de raisin stimulerait la digestion et le métabolisme. Enfin, le vin aurait, en
petites quantités, un effet protecteur contre les maladies cardio-vasculaires.
Cueillette des feuilles de Vigne sauvage, qui
serviront à préparer des feuilles de vigne farcies au riz :
Bryonia dioica Jacq., Bryone dioïque, Navet
du diable, Curcurbitacées :
La Bryone dioïque est une plante très toxique ! Au
Moyen-Âge, on s’accommodait de ce risque et on l’utilisait pour provoquer
nausées fortes et diarrhées.
Les constituants de la racine irritent les muqueuses du
tube digestif.
En usage externe, on utilisait la racine contre les
rhumatismes et la goutte.
En raison de la dilution, il n’existe plus aucun risque
d’intoxication dans les préparations homéopathiques. Ces dernières sont
administrées lors d’inflammations des voies respiratoires, du foie, de la
plèvre et du péritoine.
Le saviez-vous ? Au Moyen-Âge, la « magie »
d’un remède était au moins aussi importante que son efficacité thérapeutique.
La racine ressemblant à un être humain, on l’appréciait comme remède pour de
nombreuses maladies humaines.
Clematis vitalba L., Clématite des haies, Clématite
vigne-blanche, Renonculacées :
Si l’on a pu consommer autrefois les jeunes pousses de la
Clématite vigne-blanche en guise d’asperges après les avoir fait cuire à l’eau,
leur saveur devient rapidement irritante chez la plante adulte, et celle de la
plante fraîche est même brûlante. Le frottement de la plante sur la peau est
lui-même irritant et vésicant, à tel point qu’au Moyen-Âge les mendiants s’en
frottaient le visage et les membres pour provoquer la pitié des passants (d’où
son nom d’Herbe-aux-gueux »).
Risque de confusion : a priori aucun. D’autres espèces de
clématite existent en France : dans le Midi, mais aussi sur le littoral
Atlantique, se rencontre la Clématite flammette (Clematis flammula L.)
dont les feuilles sont deux fois divisées en folioles allongées ; plus
strictement méridionale est la Clématite dressée (Clematis recta L.)
dont les feuilles sont seulement une fois divisées en larges folioles. La
Clématite à vrilles (Clematis cirrhosa L.), localisée en Corse, a des
feuilles profondément lobées. Mentionnons enfin la Clématite des Alpes (Clematis
alpina (L.) Miller), aux folioles dentées.
Le saviez-vous ? Le nom de Clematis provient du grec klèma
qui signifie « sarment de vigne », en raison de la ressemblance de la tige de
cette plante avec des sarments.
Devant un Cornus sanguinea L., Cornouiller
sanguin, Cornacées :
Les fruits acides et astringents, provoquent des troubles
digestifs.
Eupatorium cannabinum L., Eupatoire chanvrine,
Astéracées :
(à droite de la photo : le bouquet de fleurs roses d’un
mètre de haut environ)
Propriétés médicinales :
Les médecins de l’Antiquité recommandaient l’Eupatoire
chanvrine pour traiter les morsures de serpent, la dysenterie et les maladies
du foie.
Le Moyen-Âge voyait dans cette plante un fortifiant pour
la virilité.
Les constituants font supposer un effet immunostimulant,
tandis que la médecine populaire décrit l’Eupatoire chanvrine comme diurétique,
laxative et cholagogue.
Aujourd’hui, elle ne joue plus aucun rôle en médecine.
Plante tinctoriale :
À partir de la plante entière, y compris la racine, on
obtient du jaune mordoré.
Geum urbanum L., Benoîte commune,
Rosacées :
Utilisations alimentaires :
Les jeunes feuilles sont les ingrédients de
diverses salades, plats de légumes et farces végétales. On les mélange aussi
dans le fromage blanc et le pesto. Les feuilles plus âgées ne s’emploient que
dans le sel aux herbes.
Fleurs et boutons floraux décorent en mai-juin
salades et plats chauds. Les boutons cuits à l’eau se mangent en légume.
La racine se récolte de septembre jusqu’en hiver.
On l’utilise râpée comme condiment ou fraîche dans les soupes de légumes et
pour aromatiser bières, limonades, spiritueux et autres boissons comme la
tisane d’épices au lait.
Goût : la racine a un arôme âpre et douceâtre, les
feuilles et les fleurs sont un peu amères même jeunes.
Composants :
Jusqu’à 18 % de tanins du type gallotanins, sucre, huile
essentielle (principalement eugénol).
Propriétés médicinales :
C’est la racine qu’on utilise. L’infusion (1 cm3 pour 250
ml d’eau) est employée contre la diarrhée, la goutte, la gingivite et
l’inflammation des muqueuses, et en usage externe contre les varices et les
hémorroïdes. Elle est aussi fébrifuge, régule l’activité du foie et de la
vésicule biliaire et agit sur les troubles de l’humeur d’origine nerveuse. Elle
soulagerait aussi les malaises gastro-intestinaux. L’huile essentielle est
bactéricide. L’homéopathie l’utilise comme antisudorifique.
Devant un champ d’Heracleum sphondylium L., Berce
commune, Apiacées :
Utilisations alimentaires :
On récolte les feuilles en avril-mai et les tiges
feuillues de mai à septembre. Feuilles et tiges débarrassées de leurs fibres
épaisses se mangent crues en salades ou cuites à l'eau, au four ou à la poêle.
Les feuilles se consomment aussi en omelette ou dans le fromage aux herbes. On
peut les faire lactofermenter façon choucroute ou les faire sécher en vue de
leur stockage.
Les gros boutons floraux aromatiques sont un légume
délicieux qu'on mange cuit ou cru en salade, de mai à septembre. On peut
également les confire dans le vinaigre avec des épices.
Les graines vertes et immatures servent de
condiment dans les plats sucrés ou dans une sorte de bière aromatique.
La racine blanche ressemblant au raifort s'utilise
comme condiment râpé ou se cuisine à l'eau.
Goût : la Berce évoque un peu la carotte. Les graines
sont aromatiques et piquantes, la tige est très juteuse, la racine est
légèrement piquante.
Composants :
Jusqu’à 10% de sucre, acide linoléique, acide palmitique
et acide oléique, substances amères, provitamine A (bétacarotène), protéines,
fer, potassium et 6 fois plus de magnésium, 8 fois plus de calcium et 20 fois
plus de vitamine C que la laitue. Huile essentielle contenant des
furocoumarines (responsable de la photosensibilisation).
Propriétés médicinales :
Emploi traditionnel et homéopathique en cas de troubles
digestifs, d'hypertension, de toux et d'extinction de voix. En naturopathie
contre les troubles du système nerveux central, la sclérose multiple, les
rhinopharyngites, l'apathie, la somnolence et les maux de tête. Comme le
gingembre, la racine est employée comme réjuvénateur et comme aphrodisiaque.
Malus Mill., Pommier,
Rosacées :
Devant un Taxus baccata L., If, Taxacées:
Toute la plante est extrêmement toxique, à l’exception notable
de l’arille rouge (l’enveloppe du fruit) qui a une saveur douceâtre. Mais sa
consommation est à déconseiller très fortement, car il ne faut surtout pas
mâcher la graine. Les symptômes de l’intoxication sont caractéristiques, avec 3
phases : première phase avec troubles digestifs, vomissements et diarrhées
cholériformes ; troubles nerveux, avec tremblements, troubles visuels,
mydriase, vertiges, enfin des symptômes cutanés, avec taches ecchymotiques se
déplaçant sur le corps ; deuxième phase : troubles nerveux s’accentuant, avec
phases d’excitation puis de dépression ; troubles respiratoires, avec dyspnée
et parfois apnée ; symptômes cardiovasculaires, avec hypotension et bradycardie
; troisième phase : coma avec signes convulsifs et collapsus foudroyant,
apparaissant en moins d’une heure après le début des manifestations. Une
hospitalisation d’urgence s’impose. En cas d’intoxication moins prononcée, il
faut cependant redouter une hépatonéphrite sévère.
Risque de confusion : le feuillage de l’If pourrait être
confondu avec celui non toxique des sapins (genre Abies), mais les aiguilles de
ces derniers ne sont pas décurrentes sur les rameaux et montrent 2 lignes
blanches dessous.
Le saviez-vous ? Le cheval est très friand du feuillage de
l’If, mais l’effet est radical : l’animal meurt rapidement, ne laissant le
temps à aucune intervention. D’autres animaux (bovins, chèvres, chiens, etc.)
sont aussi atteints. Cet arbre est pourtant promis à un bel avenir, son
feuillage étant source d’alcaloïdes (dont le docétaxel) à propriétés
anticancéreuses.
Il pleut des cordes….
… c’est bien lui le plus heureux !:
Sources :
Guide des plantes toxiques et allergisantes, Michel
Botineau, collection Les guides des… Fous de Nature !, Editions Belin 2011
Plantes sauvages comestibles, S.G.
Fleischhauer, J. Guthmann & R. Spiegelberger, Editions Ulmer, Paris 2012
350 plantes médicinales, docteur Wolfgang Hensel, Editions
Delachaux et Niestlé, Paris 2008, réimpression 2010
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