Nous étions samedi après-midi dans le Domaine national de
Saint-Cloud, et voici la flore observée :
Devant Anthriscus sylvestris (L.) Hoffm., Cerfeuil
sauvage, Apiacées :
Plante comestible :
On consomme les feuilles et pointes tendres, les tiges
florales, les boutons floraux, les graines et la racine.
Plante médicinale :
Plante digestive, diurétique, dépurative, sudorifique,
antioxydante.
En usage externe : eczéma et inflammation cutanée.
Solanum dulcamara L., Morelle douce-amère,
Solanacées :
Plante toxique :
Toute la Morelle douce-amère est toxique par la présence
d’alcaloïdes de type solanidane (solanines), ceux-ci étant concentrés dans la
tige, les feuilles, et surtout dans les fruits verts ; par contre ces molécules
disparaîtraient en grande partie lors de la maturation. Irritantes pour le tube
digestif, elles provoquent vomissements, diarrhées, gastro-entérites, mais
aussi hémolyse et parfois dépression respiratoire.
Plante médicinale :
Autrefois, les guérisseurs administraient les tiges et les
jeunes pousses comme diurétique et laxatif, contre les nausées, les bronchites
chroniques, l’asthme et les affections cutanées.
En raison des alcaloïdes toxiques qu’elle contient, la
Morelle est seulement utilisée en préparations prêtes à l’emploi contre les
eczémas et en homéopathie.
Hedera helix L., Lierre grimpant,
Araliacées :
Plante médicinale :
Toux, bronchites, asthme.
Plante toxique :
Ce sont les baies qui sont toxiques. Le contact du Lierre
avec la peau peut irriter les personnes sensibles.
Pour fabriquer son produit vaisselle maison ! :
Faire bouillir 100 g de lierre dans 2 litres d’eau
plusieurs minutes. Presser, le jus obtenu peut alors être utilisé en tant que
liquide vaisselle.
Feuilles :
Les feuilles du lierre sont alternes, à limbe assez
coriace, vert foncé ou légèrement blanchie sur les contours du limbe.
Elles présentent deux formes différentes selon leur
fonction, on parle de dimorphisme foliaire ou hétérophyllie : les feuilles
caulinaires sont palmatinervées à 5 lobes plus ou moins profonds (parfois 3),
celles des tiges florifères (ayant accès à la lumière) sont
ovales, à sommet aigu.
Ces feuilles sont persistantes et tombent au cours de leur
sixième année.
Source : http://fr.wikipedia.org/wiki/Lierre_grimpant
Plante pour la vannerie :
La liane du Lierre grimpant sert d’éclisse ou pour réaliser
les nœuds…
Et voici un « Œil de Dieu » que j’ai réalisé pendant la
sortie avec une liane de Lierre grimpant (ce sont des branches d’Ailante
glanduleux _ plante invasive _ qui ont servi pour former le croisillon) :
Une larve sur une feuille d’Aesculus hippocastanum L.,
Marronnier d'Inde, Hippocastanacées ou Sapindacées :
Hypothèse
d’identification : Mouche du terreau, un insecte diptère de la
famille des Sciaridae
Devant Cirsium arvense (L.) Scop., Cirse des
champs, Astéracées :
Plante comestible :
On consomme les jeunes racines de première année de l'automne jusqu'au printemps, les jeunes feuilles encore dépourvues de piquants se mangent crues ou cuites à l'eau avant la floraison.
En mai, on mange les boutons cuits comme légume ou on les
confit dans la saumure ou dans une marinade piquante. Les pétales décorent les
plats.
Plante médicinale :
Comme tous les cirses, la plante est peu utilisée à des
fins médicinales.
Glechoma hederacea L., Lierre terrestre,
Lamiacées :
Plante comestible :
On consomme les feuilles, les pointes tendres et les fleurs.
Plante médicinale :
Contre les gastro-entérites, les troubles de la vessie, les
troubles hépatiques et les infections virales. En usage externe, pour soigner
les plaies et la peau (application d’une huile dans laquelle on a fait macérer
la plante).
Devant Galium aparine L., Gaillet gratteron,
Rubiacées :
Plante comestible :
On consomme les feuilles.
Plante médicinale :
Diurétique, il passe pour soulager les douleurs dues aux
calculs rénaux et aux abcès.
Il stimulerait la circulation lymphatique et serait
dépuratif.
En homéopathie, contre le gonflement des glandes et les
enflures.
La médecine chinoise l'attribue au foie, à la vésicule
biliaire et à la vessie.
Le latex orange qui s’échappe de la tige de Chelidonium majus L., Grande chélidoine, Papavéracées est verrucide :
Plante toxique et plante
médicinale :
L’Herbe-aux-verrues compte parmi les plantes faiblement
toxiques. Ses parties vertes renferment en effet différents alcaloïdes. Un
récit de Pline relate une des utilisations de cette plante depuis l’Antiquité.
Il disait avoir vu les hirondelles (en grec chelidon) rendre la vue à leurs
petits grâce à la sève de cette plante.
En médecine populaire, on utilise le latex frais pour
brûler les verrues.
La médecine officielle prescrit des médicaments à base de
Chélidoine contre les affections hépatiques et biliaires.
Achillea millefolium L., Achillée
millefeuille, Astéracées :
Plante tinctoriale :
Avec les parties aériennes fleuries, on obtient du jaune
(aucun additif) et du vert bronze, brun (additif : fer).
Plante comestible :
On consomme les feuilles fraîches ou sèches (dans la
préparation de spiritueux et tisanes), les boutons floraux et les fleurs
(aromatisent les boissons).
Plante médicinale :
C'est un anti-inflammatoire du tube digestif, sédatif,
dépuratif et tonique. Elle est utilisée dans les affections rénales, les
palpitations cardiaques, les névralgies, les maux de tête et de dents. Les
substances amères stimulent la sécrétions de bile et soulagent les affections
hépatiques chroniques.
En usage externe contre les douleurs articulaires et les
impuretés de peau. Emploi traditionnel contre les hémorroïdes et les troubles
menstruels, en homéopathie contre les saignements (d'où le nom populaire
d'herbe-à-la coupure).
Chez les personnes sensibles, l’Achillée combinée au soleil
peut provoquer une allergie de contact appelée « dermite des prés ».
Rumex acetosa L., Oseille commune,
Polygonacées :
Utilisations :
L'oseille commune est utilisée en soupes, dans des sauces
ou en salades. Son goût acidulé lui vient de l'acide ascorbique qu'elle
contient. Cela lui permet de relever la saveur de certains poissons et surtout
de dissoudre ou d’amollir les fines arêtes. Le calcium qu’elles contiennent
devient alors disponible. À consommer avec modération car l'oseille contient de
l'acide oxalique.
Il existe des variétés à pétiole et nervures rouges,
utilisées pour l'ornement.
Grâce à sa racine pivotante, elle peut être utilisée pour
drainer les terrains hydromorphes.
Caractère bio-indicateur :
Indique un sol au Ph à légèrement acide (~6,5). C'est aussi
une des rares indicatrices des sols en équilibre (avec le Mouron blanc, le
Plantain lancéolé et la Luzerne d'Arabie).
Source : http://fr.wikipedia.org/wiki/Oseille_commune
Cirsium vulgare (Savi.) Ten., Cirse
commun, Astéracées :
Plante comestible :
On récolte les jeunes racines de première année de
l'automne jusqu'au printemps. On les sèche pour obtenir une farine dont on fait
des bouillies ou qui allongera la farine de céréales. Epluchées, on les cuit à
l'eau ou au four; après la cuisson à l'eau, on peut les faire sauter à la
poêle.
Les tiges molles après épluchage et les jeunes feuilles
encore dépourvues de piquants se mangent crues ou cuites à l'eau avant la
floraison.
En mai, on mange les boutons floraux cuits comme légume ou
on les confit dans la saumure ou dans une marinade piquante. Les fins pétales
décorent salades de crudités et de fruits et pâtes à tartiner.
Plante médicinale :
Comme tous les cirses, la plante est peu utilisée à des
fins médicinales.
Plantago media L., Plantain moyen,
Plantaginacées :
Plante comestible :
On consomme les feuilles, les boutons floraux, les graines
et la racine.
Plante médicinale :
En interne : bactéricide, dépuratif, inflammations
bucco-pharyngées, ulcères de l'estomac, colites et inflammations urinaires.
En externe : soigne les plaies, irritations cutanées,
brûlures, enflures et piqûres d'insectes.
Devant un individu mâle de Taxus baccata L., If,
Taxacées :
(on le
reconnaît à ses inflorescences en forme de petites boules jaunes à cette époque
de l’année)
Plante toxique et plante
comestible :
Toute la plante est extrêmement toxique, à l’exception
notable de l’arille rouge (l’enveloppe du fruit) qui a une saveur douceâtre.
Mais sa consommation est à déconseiller très fortement, car il ne faut surtout
pas mâcher la graine.
Plante médicinale :
Un composant, le taxotère, est extrait des aiguilles de
l’If et entre dans la composition de traitements de chimiothérapie.
Lamium album L., Lamier blanc,
Lamiacées :
Le Lamier blanc a une tige quadrangulaire (=carrée), c’est une des caractéristiques morphologiques des plantes de la famille des Lamiacées :
Plante comestible :
On consomme les feuilles et les fleurs.
Plante médicinale :
On utilise les fleurs et les parties vertes. En médecine
naturelle, le lamier blanc passe pour tonique, anti-inflammatoire, bactéricide,
hémostatique et diurétique ; il protégerait les muqueuses et stimulerait la
digestion. On l’utilise de manière toute aussi variée : comme expectorant en
cas d’angine et de bronchite, contre la gastro-entérite, la goutte et la
fièvre. Le cataplasme de Lamier soulage les enflures cutanées, les
démangeaisons et les varices.
A gauche : Lamium album L., Lamier blanc,
Lamiacées,
A droite : Urtica dioica L., Grande ortie,
Urticacées :
Sans les fleurs, les deux plantes se ressemblent beaucoup,
et c’est pour cette raison que le Lamier blanc est aussi appelé « Ortie
blanche », bien que les deux plantes appartiennent à deux familles
différentes (les Lamiacées pour le Lamier blanc, les Urticacées pour l’Ortie
dioïque).
Pour les distinguer, on compare les fleurs :
inflorescences blanches en glomérules* pour le Lamier blanc, inflorescences
minuscules et réunies en grappes pour l’Ortie dioïque (Les grappes femelles
sont tombantes, les grappes mâles dressées.).
Par ailleurs, la Grande ortie possède des stipules* à la
base des feuilles, le Lamier blanc en est dépourvu.
Enfin, l’Ortie est urticante… pas le Lamier blanc !
* Glomérule : Inflorescence dense plus ou moins
sphérique de fleurs sessiles*.
* Sessile : Qui ne possède pas d’attache apparente et
semble donc directement fixé au support sans l’intermédiaire d’un pied, d’un
stipe, d’un pétiole ou d’un pédicelle.
* Stipules : Pièces foliaires, au nombre de deux, en forme
de feuilles réduites situées de part et d'autre du pétiole, à sa base, au point
d'insertion sur la tige.
Urtica dioica L., Grande ortie,
Urticacées :
Plante comestible :
On consomme les feuilles, les graines et les boutons
floraux.
Avec les feuilles, je fabrique de la bière….
Voir l’article dans mon blog : Fabrication d’une bière à l’Ortie
… et je réalise des crêpes goûteuses ! :
Voir l’article : Atelier cuisine sauvage (crêpes aux orties) au Domaine national de Saint-Cloud - 19 juillet 2016
Plante médicinale :
En interne : douleurs rhumatismales, troubles digestifs et
biliaires et troubles de la prostate.
En externe : pour les cheveux gras et les pellicules.
Plante à fibres :
Avec la « peau » que l’on retire de la tige de
l’Ortie dioïque, on peut fabriquer une cordelette.
Voir l’article dans mon blog : Fabrication d’une
ficelle en Ortie dioïque (Urtica dioica)
Clematis vitalba L., Clématite des haies,
Renonculacées :
Plante pour la vannerie :
La liane de la Clématite des haies sert d’éclisse pour la
vannerie.
Pour retrouver tous les articles de mon blog qui traitent
de la Clématite des haies comme plante de vannerie, cliquer sur les titres
suivants :
Vannerie sauvage - variations autour de la Clématite des
haies (Clematis vitalba) et du Jonc épars (Juncus effusus)
Fructification d’Hedera helix L., Lierre grimpant,
Araliacées :
Fagus sylvatica L., Hêtre, Fagacées :
Un faine :
Plante comestible :
On consomme les feuilles, les fruits (faines) et l’écorce
intérieure.
Plante médicinale :
Infusion d’écorce fébrifuge, bactéricide, soulage les
affections respiratoires.
Le goudron de bois de hêtre était autrefois employé pour
calmer les démangeaisons et les inflammations cutanées. Le bois donne une huile
essentielle appelée créosote, employée en homéopathie contre toutes sortes de
troubles inflammatoires. Le charbon de bois entre dans la composition de
nombreuses préparations contre les digestions paresseuses, les varices, les
insuffisances cardiaques et circulatoires.
Plante tinctoriale :
Les différentes couleurs obtenues avec les feuilles du
Hêtre :
- du jaune d’or (aucun additif),
- du vert (additif : cuivre),
- du vert kaki (additif : fer).
Sources :
350 plantes médicinales, docteur Wolfgang Hensel,
Éditions Delachaux et Niestlé, Paris 2008, réimpression 2010
Cueillir et cuisiner les plantes sauvages. Recettes,
conseils et confidences, Éditions Édisud, Compagnie des éditions de la
Lesse, Aix-en-Provence, 2011
Guide des plantes sauvages comestibles et toxiques,
François Couplan et Eva Styner, Éditions Delachaux et Niestlé, Les guides du
naturaliste, Paris, 2007
Guide des plantes toxiques et allergisantes, Michel
Botineau, collection Les guides des… Fous de Nature !, Éditions Belin 2011
Guide des teintures naturelles, plantes à fleurs, Marie
Marquet, collection Les guides des… Fous de Nature !, Éditions Belin 2011
La cuisine des plantes sauvages, Meret
Bisseger, Éditions Ulmer, Paris 2012
La phytothérapie, se soigner par les plantes, Docteur
Jean Valnet, Éditions Le Livre de Poche, Paris, 2016
Larousse des plantes médicinales. Identification,
préparation, soins, Éditions Larousse / VUEF, 2001
Plantes sauvages comestibles, Alain
Creton, Séquoïa Éditions, Colomars 2011
Plantes sauvages comestibles, S.G.
Fleischhauer, J. Guthmann & R. Spiegelberger, Éditions Ulmer, Paris 2012
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