Nous étions dimanche après-midi dans le Domaine national de
Saint-Cloud, et voici la flore observée :
Rubus groupe fruticosus, Ronce des bois,
Rosacées :
Plante tinctoriale :
On obtient du gris et du noir avec les feuilles et tiges de
la Ronce des bois, en rajoutant du fer comme additif.
Plante comestible :
On consomme les feuilles, les fleurs et les fruits (les
mûres !).
Plante médicinale :
On utilise l'infusion de feuilles contre la diarrhée en
raison de leur forte teneur en tanins. En gargarisme, la ronce rend de précieux
services dans les inflammations bucco-pharyngées. Les mûres, de même que
l'infusion, ont un effet sédatif. Elles ont une grande valeur nutritive et contiennent
plus de provitamine A et de vitamine E que les autres baies ainsi que beaucoup
de vitamine B. Elles surpassent ainsi les autres fruits par leur teneur élevée
en magnésium et en fer. De plus, elles contiennent des oligo-éléments
importants comme le zinc, le manganèse et le cuivre. La couleur foncée des
mûres indique une forte teneur en pigments végétaux antioxydants. Ceux-ci
protègent l'organisme des radicaux libres nocifs qui jouent un rôle dans de
nombreuses maladies dégénératives et dans le processus de vieillissement.
Plante pour la vannerie :
On transforme les tiges de Ronce en éclisses qui serviront
à garnir des paniers et autres objets tressés, ou bien encore à coudre entre
eux les boudins de plantes sauvages dans la vannerie spiralée.
Devant Glechoma hederacea L., Lierre terrestre,
Lamiacées :
Plante comestible :
On consomme les feuilles, les pointes tendres et les
fleurs.
Plante médicinale :
Contre les gastro-entérites, les troubles de la vessie, les
troubles hépatiques et les infections virales. En usage externe, pour soigner
les plaies et la peau (application d’une huile dans laquelle on a fait macérer
la plante).
Devant Arctium minus (Hill) Bernh., Bardane à
petites têtes, Astéracées :
Fruits :
Les capitules sont entourés d'un involucre formé de
bractées très nombreuses à pointe recourbée formant crochet, qui aident à leurs
dissémination par les animaux (zoochorie).
Source : https://fr.wikipedia.org/wiki/Grande_bardane
C'est le fruit de la Bardane qui a inspiré le système de la
marque Velcro.
Voici comment le site internet de la marque raconte la
rencontre entre un ingénieur et son chien en promenade, avec la Bardane en
fruits :
"Beaucoup de personnes se sont un jour demandées : Qui
a inventé le système crochet et boucle de la marque VELCRO® ? tout a commencé
avec le fruit de la bardane, une minuscule graine recouverte de centaines de «
crochets » qui s'accrochent naturellement aux boucles microscopiques recouvrant
la fourrure, les cheveux et les vêtements. La bardane était une merveille de la
nature sans prétention et un petit mal de tête pour l'homme, jusqu'à ce qu'un
jour de 1941, la bardane, l'ingénieur suisse Georges de Mestral, et son chien
se croisent lors d'une sortie de chasse dans les Alpes.
Soixante-dix ans plus tard, cette rencontre inattendue
s'est avérée être remarquablement fructueuse.
Inspiré par la bardane, de Mestral créa la première
fermeture crochet-et-boucle au monde. De Mestral avait à l'origine conçu
le système crochet et boucle de la marque VELCRO® en tant que fermeture pour
les vêtements. Aujourd'hui, il est utilisé dans une vaste gamme d'industries,
des soins de santé à votre abri de jardin, en passant par l'armée. Alors que
chaque produit de la marque VELCRO® est conçu pour une tâche spécifique, le mécanisme
principal reste le même. Réfléchissez-y un peu : les solutions de la marque
VELCRO® qui gardent votre tablette accrochée au mur sont basées sur le même
principe que celles que la NASA utilise pour empêcher les assiettes des
astronautes de flotter en apesanteur."
Source : http://www.velcro.fr/about-us/history
Devant Sambucus nigra L., Sureau noir,
Caprifoliacées ou Adoxacées :
Plante tinctoriale :
A partir des baies mûres, on obtient du mauve à violet
(additif : vinaigre), du vert sapin (additif : lessive de cendre ou sulfate de
fer), du mauve à rose (aucun additif).
Plante comestible :
On consomme les fleurs et les baies.
Attention ! Ne consommer les baies vertes ou mûres qu’en
petites quantités, car elles provoquent parfois diarrhées et nausées. Les baies
cuites et les fleurs sont inoffensives.
Plante médicinale :
La tisane de fleurs (2 cm3 par tasse) est
sudorifique ; on les associe souvent aux fleurs de tilleul contre les
rhinopharyngites. Elles stimulent les sécrétions bronchiales et entrent dans la
préparation des gargarismes.
Grâce à leurs anthocyanes, les baies et le jus ont une
action antioxydante ; de plus, elles renforcent les défenses immunitaires.
Emploi traditionnel contre les sciatiques et les névralgies. Les baies
fournissent aussi un colorant alimentaire naturel.
Devant Ligustrum vulgare L., Troène commun,
Oléacées :
Baie écrasée de Troène commun :
Plante tinctoriale :
À partir des baies mûres, on obtient du gris bleuté, des
bleus-gris clairs, et du vert céladon clair ; avec l’écorce, les feuilles et
les rameaux, on obtient des jaunes à bruns et du vert bronze.
Les différentes couleurs obtenues avec les baies mûres du
Troène :
- gris bleuté (aucun additif),
- bleus-gris clairs (additif : fer),
- vert céladon clair (additif : cuivre).
Les différentes couleurs obtenues avec l’écorce, les
feuilles et les rameaux du Troène :
- jaunes à brun selon proportions (aucun additif),
- vert bronze (additif : fer).
Ses baies écrasées fournissent une encre noire utilisée par
les enlumineurs du Moyen-Âge et par les chapeliers pour teindre les feutres.
Source: http://www.ap32.fr/page10_troene.html
Plante toxique :
Jusqu’à une ingestion de 5 baies, les symptômes restent
d’ordre digestif. Mais au-delà, la présence de saponosides et de principes amers
provoque des vomissements s’accompagnant de troubles neurologiques, cardiaques
et respiratoires, pouvant aller potentiellement jusqu’à un coma selon une
littérature relativement ancienne. Si les cas d’intoxication sont rares chez
l’Homme, les enfants en particulier, en raison même de l’amertume, on connaît
par contre des intoxications par les feuilles chez le cheval et le mouton.
Plante pour la vannerie :
Le Troène tient son nom scientifique, Ligustrum, du
latin Ligare, qui signifie lier, en effet, les jardiniers de jadis
mettaient à profit la flexibilité de ses rameaux pour faire les ligatures et
les vanniers pour confectionner les paniers.
Source : http://www.ap32.fr/page10_troene.html
Devant Mespilus germanica L., Néflier,
Rosacées ou Malacées :
Plante comestible :
On consomme les fruits (les nèfles !).
Plante médicinale :
Les nèfles sont antidiarrhéiques, fébrifuges, diurétiques
et dépuratives. L’extrait est utilisé en bain de bouche, en gargarisme et pour
laver les inflammations.
Un foliole et un marron d’Aesculus hippocastanum L.,
Marronnier d'Inde, Hippocastanacées ou Sapindacées :
Le foliole porte les traces du minage opéré à l’intérieur du limbe par la larve de la Mineuse (Cameraria ohridella Deschka & Dimic), un lépidoptère (=papillon) de la famille des Gracillariidae.
Fagus sylvatica L., Hêtre, Fagacées :
Plante comestible :
On consomme les feuilles, les fruits (faines) et l’écorce
intérieure.
Plante médicinale :
Infusion d’écorce fébrifuge, bactéricide, soulage les
affections respiratoires.
Le goudron de bois de hêtre était autrefois employé pour
calmer les démangeaisons et les inflammations cutanées. Le bois donne une huile
essentielle appelée créosote, employée en homéopathie contre toutes sortes de
troubles inflammatoires. Le charbon de bois entre dans la composition de
nombreuses préparations contre les digestions paresseuses, les varices, les
insuffisances cardiaques et circulatoires.
Plante tinctoriale :
Les différentes couleurs obtenues avec les feuilles du
Hêtre :
- du jaune d’or (aucun additif),
- du vert (additif : cuivre),
- du vert kaki (additif : fer).
Écorce de Carpinus betulus L., Charme commun,
Bétulacées :
A gauche, une feuille de Hêtre, à droite une feuille
de Charme commun :
Deux feuilles de Taraxacum officinale Weber, Pissenlit
officinal, Astéracées, aux formes différentes, prélevées sur deux individus
distincts :
Plante comestible :
On consomme les feuilles, les tiges florales, les boutons
floraux, et la racine.
Plante médicinale :
En interne : diurétique, soulage les affections hépatiques,
la goutte et les rhumatismes.
En externe : eczéma et autres affections cutanées.
Plante tinctoriale :
Autrefois la racine était torréfiée pour remplacer le café
et donnait un colorant magenta (rose).
Source :
http://nature.jardin.free.fr/vivace/mc_taraxacum_officinale.htm
Revers de la feuille de Plantago lanceolata L., Plantain
lancéolé, Plantaginacées :
Plante comestible :
On consomme les feuilles, les boutons floraux, les graines
et la racine.
Plante médicinale :
En interne : bactéricide, dépuratif, inflammations
bucco-pharyngées, ulcères de l'estomac, colites et inflammations urinaires.
En externe : soigne les plaies, irritations cutanées,
brûlures, enflures et piqûres d'insectes.
Devant Tilia sp., Tilleul, Tiliacées ou
Malvacées :
Plante pour la vannerie :
Les jeunes pousses de l'année ont souvent de très belles
couleurs: vert, rouge, rouge cramoisi, bordeaux… et sont très souples. Elles
peuvent être utilisées comme côtes dans un panier sur arceaux, comme armatures
dans un panier à montants droits...
Devant un autre Tilia sp., Tilleul, Tiliacées
ou Malvacées…
… dont le houppier est parsemé de boules de Viscum album
L., Gui, Loranthacées ou Viscacées :
Plante toxique et plante
médicinale :
Les tiges et surtout les feuilles du Gui, de même que les
baies, renferment des protéines spécifiques ayant des effets cytotoxiques,
d’une part des viscotoxines, d’autre part des lectines qui sont les plus
actives. Aussi doit-on utiliser le Gui à des fins médicinales (propriétés
hypotensives et diurétiques mises à profit dans le traitement de
l’athérosclérose, action anti-tumorale mais non encore rigoureusement
démontrée) avec d’infinies précautions et au minimum sous contrôle médical.
La gravité de l’intoxication liée à l’absorption des fruits
_souvent pendant la période des fêtes de fin d’année_ varie selon les auteurs,
ce qui est sans doute lié à la quantité ingérée et peut-être aussi à la nature
de la plante-hôte. Les symptômes sont : irritation des muqueuses digestives,
vomissements et diarrhées sanglantes, sensation de soif intense, et parfois
troubles cardio-vasculaires et neurologiques.
Hedera helix L., Lierre grimpant,
Araliacées :
Plante médicinale :
Toux, bronchites, asthme.
Plante toxique :
Ce sont les baies qui sont toxiques. Le contact du Lierre
avec la peau peut irriter les personnes sensibles.
Pour fabriquer son produit vaisselle maison ! :
Faire bouillir 100 g de lierre dans 2 litres d’eau
plusieurs minutes. Presser, le jus obtenu peut alors être utilisé en tant que
liquide vaisselle.
Feuilles :
Les feuilles du lierre sont alternes, à limbe assez
coriace, vert foncé ou légèrement blanchie sur les contours du limbe.
Elles présentent deux formes différentes selon leur
fonction, on parle de dimorphisme foliaire ou hétérophyllie : les feuilles
caulinaires sont palmatinervées à 5 lobes plus ou moins profonds (parfois 3),
celles des tiges florifères (ayant accès à la lumière) sont
ovales, à sommet aigu.
Ces feuilles sont persistantes et tombent au cours de leur
sixième année.
Source : http://fr.wikipedia.org/wiki/Lierre_grimpant
Plante pour la vannerie :
La liane du Lierre grimpant sert d’éclisse ou pour réaliser
les nœuds…
Feuille de Fagus sylvatica L., Hêtre,
Fagacées :
On ramasse les faînes du Hêtre :
Fruit comestible et médicinal :
La faîne faisait partie de l'alimentation en Grèce antique.
Les faînes crues contiennent une grande quantité d'acide oxalique et de la
triméthylamine. Ce dernier composé est toxique si on le mange en grande
quantité, mais le grillage des faînes en réduit la teneur.
En période de disette, elles étaient consommées à la
campagne comme aliment d'appoint. On pouvait les faire bouillir comme des
châtaignes ou les broyer pour en faire un beurre aux propriétés vermifuges ou
parasiticides. Les graines, après avoir été mises à macérer dans l'eau pour en
évacuer les tanins, pouvaient être également moulues en farine. Aujourd'hui, on
utilise plutôt des faînes grillées comme amuse-gueule apéritifs ou garnitures
de salades.
Elles étaient également pressées pour obtenir une huile
comestible, a priori exempte de fagine et ne rancissant pas facilement. Cette
huile pouvait être aussi utilisée pour l'éclairage.
Source :
https://fr.wikipedia.org/wiki/Fa%C3%AEne
Écorce d’Aesculus hippocastanum L., Marronnier
d'Inde, Hippocastanacées ou Sapindacées :
Plante tinctoriale :
Avec les bogues, on obtient du beige, des ocres, du mordoré
à "poil de chameau" (aucun additif), et du bronze (additif :
fer).
Avec l’écorce, on obtient du marron clair (aucun additif).
Avec les branches et rameaux, on obtient du brun cannelle
(aucun additif).
Plante toxique :
La graine de la capsule épineuse ou « marron » contient des
saponosides.
Plante médicinale :
Si la médecine officielle n’utilise que les graines
contenant de l’esculoside, une saponine, la médecine populaire fait usage des
feuilles, des fleurs et de l’écorce. L’esculoside fait partie de préparations
pour faiblesse veineuse, oedèmes, varices et hémorroïdes. Il existe, en outre,
des frictions et des bains recommandés en cas de contusions et de mauvaise
irrigation sanguine. La médecine populaire emploie les feuilles contre les
rhumatismes, les thromboses, l’inflammation veineuse et les hémorroïdes.
Ilex aquifolium L., Houx,
Aquifoliacées :
Plante toxique :
Le houx contient dans son feuillage ainsi que dans les
fruits des alcaloïdes toxiques, notamment de l'ilicine. La consommation des
fruits risque d'entraîner des vomissements et des troubles digestifs, voire, si
la quantité est plus importante, des troubles neurologiques. Il faut veiller à
ce que les jeunes enfants ne soient tentés de manger ces fruits souvent
présents dans les maisons pendant les fêtes de fin d'année.
Toutefois, cette plante fut employée autrefois en médecine
populaire, tant par voie externe pour son pouvoir résolutif (sous forme de
cataplasmes de feuilles fraîches broyées) ou par voie interne pour son pouvoir
fébrifuge (sous forme de décoction de feuilles ou de macération dans du vin).
Dans certaines régions d'Europe, comme l'Alsace, de l'alcool blanc est produit
à partir de fruits fermentés et distillés.
Source : http://fr.wikipedia.org/wiki/Houx
Dryopteris filix-mas (L.) Schott, Fougère
mâle, Dryoptéridacées :
Plante toxique et plante
médicinale :
Cette plante, comme d’autres fougères, est plus ou moins
toxique. On ne l’emploiera donc pas en automédication.
Par contre, elle est fréquemment récoltée par les
laboratoires pharmaceutiques, car irremplaçable en tant qu’anti-parasitaire
végétal, notamment contre le ténia. Les Anciens, comme Pline ou Dioscoride, la
signalaient déjà pour cet usage.
L’extrait de fougère mâle, produit résineux obtenu à l’aide
de l’alcool, constitue ainsi – aujourd’hui encore – la base de plusieurs
préparations vétérinaires antiparasitaires.
Les participants observent la feuille de Carex sylvatica
Huds., Laîche des bois, Cypéracées, elle n’est pas plate, mais forme
une sorte de « M », attention, le bord de la feuille est
coupant ! :
Sources :
350 plantes médicinales, docteur Wolfgang Hensel,
Éditions Delachaux et Niestlé, Paris 2008, réimpression 2010
Cueillir et cuisiner les plantes sauvages. Recettes,
conseils et confidences, Éditions Édisud, Compagnie des éditions de la
Lesse, Aix-en-Provence, 2011
Guide des plantes sauvages comestibles et toxiques,
François Couplan et Eva Styner, Éditions Delachaux et Niestlé, Les guides du
naturaliste, Paris, 2007
Guide des plantes toxiques et allergisantes, Michel
Botineau, collection Les guides des… Fous de Nature !, Éditions Belin 2011
Guide des teintures naturelles, plantes à fleurs, Marie
Marquet, collection Les guides des… Fous de Nature !, Éditions Belin 2011
La cuisine des plantes sauvages, Meret
Bisseger, Éditions Ulmer, Paris 2012
La phytothérapie, se soigner par les plantes, Docteur
Jean Valnet, Éditions Le Livre de Poche, Paris, 2016
Larousse des plantes médicinales. Identification,
préparation, soins, Éditions Larousse / VUEF, 2001
Plantes sauvages comestibles, Alain
Creton, Séquoïa Éditions, Colomars 2011
Plantes sauvages comestibles, S.G.
Fleischhauer, J. Guthmann & R. Spiegelberger, Éditions Ulmer, Paris 2012
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