Napoléon Bonaparte achète pour son épouse Joséphine le
Domaine de La Malmaison, situé à Rueil-Malmaison, en avril 1799.
Joséphine veut pour son Domaine de La Malmaison des jardins
à l'anglaise.
Elle refuse les projets de l’architecte
Pierre-François-Léonard Fontaine qui lui propose de tracer des allées droites.
Elle ne veut que des courbes, et trouve chez les architectes Jean-Marie Morel
puis Louis-Martin Berthault, une oreille attentive.
Jean-Marie Morel, intervient dans le Domaine de La
Malmaison de septembre 1803 à mars 1805. Il débute la construction de la grande
serre chaude en 1803. Cette dernière a aujourd’hui disparu, il ne reste que le
bâtiment « en dur », appelé La Petite Malmaison, qui est une
propriété privée.
(La grande serre sera achevée en 1804-1805 par les
architectes Jean Thomas Thibault et Barthélemy Vignon.)
Il construit le chalet suisse en 1803, puis la vacherie et
la laiterie de Saint-Cucufa en 1804.
Louis-Martin Berthault prend la relève de Jean-Marie Morel
à partir de septembre 1805 et intervient dans le domaine jusqu’en mai 1814. Il y
réalise les indispensables du jardin anglais, encore qualifié de
« jardin naturel » : une rivière anglaise, des fabriques :
grotte, monument tumélaire de la Mélancolie, temple de l’Amour, bassin de
Neptune…
Il dégage des vues depuis le château en intégrant des
monuments existants: on aperçoit au loin l’aqueduc de Marly, le clocher du
village de Croissy et le château de Saint-Germain-en-Laye.
Le parc du château de la Malmaison :
A l’occasion du bicentenaire de la mort de Joséphine,
survenue le 29 mai 1814, la roseraie dite « ancienne » a été rénovée.
Quelques 800 pieds d’espèces de rosiers connus aux Premier et Second Empires
ont été plantés, ainsi que 1200 plantes vivaces.
Joséphine collectionnait les roses, et en avait rassemblé
quelques 250 espèces différentes.
Les rosiers étaient plantés en buissons dans le parc ou
dans des pots que l’on sortait en juin pendant l’unique floraison des roses
anciennes.
Tous les rosiers connus à l’époque descendent de quatre
souches principales : le rosier à cent feuilles introduit du Caucase au
XVIème siècle, le rosier de Provins rapporté d’Orient en France vers 1240 et
les rosiers blanc et de Damas, remontant tout deux à l’Antiquité. A la fin du
XVIIIème siècle, le rosier de Chine vient s’ajouter à ces quatre groupes et
c’est de ces cinq familles que sont issues toutes les roses que peindra
Pierre-Joseph Redouté. Il dessinera 169 planches qui seront éditées en
livraison de 1817 à 1824.
La roseraie :
Les rosiers de la roseraie (liste
non exhaustive !) :
Alain Blanchard :
Les plantes vivaces de la roseraie :
Ancolie (Aquilegia L.)-Renonculacées:
Aster (Aster)-Astéracées :
Campanule (Campanula)-Campanulacées :
Cataire (Nepeta cataria L.)-Lamiacées :
Éremurus (Eremurus L. )-Liliacées ou Xanthorrhoéacées :
Pavot d'Orient (Papaver orientale L.)-Papavéracées :
Polémoine bleue (Polemonium caeruleum L.)-Polémoniacées :
Les jardins côté Nord :
Au fond du jardin, on aperçoit le bâtiment des anciennes
écuries :
Les plantes du Domaine de La Malmaison :
(par ordre alphabétique des noms vernaculaires (= noms
français)
Achillée millefeuille (Achillea millefolium
L.)-Astéracées :
Ajonc d'Europe (Ulex europaeus L.)-Fabacées :
Bardane (Arctium)-Astéracées :
Benoîte commune (Geum urbanum L.)-Rosacées :
Campanule à feuilles rondes (Campanula
rotundifolia L.)-Campanulacées :
Cèdre du Liban (Cedrus libani A.Rich.)-Pinacées :
Ce Cèdre du Liban a été planté par Joséphine et Napoléon
en 1800, année de la victoire de Marengo.
Cytise aubour (Laburnum anagyroides Medik.)-Fabacées :
Érable sycomore (Acer pseudoplatanus L.)-Acéracées
ou Sapindacées :
Joséphine avait comme projet d’acclimater sous le climat
de la métropole des plantes exotiques, en provenance notamment de la Nouvelle
Hollande, actuelle Australie. Charles François Brisseau de Mirbel, botaniste au
Muséum national d’histoire naturelle, fut nommé par Joséphine intendant du parc et des jardins. Il eut la charge de mener à bien le projet de Joséphine,
notamment en échangeant des plantes avec le préfet des Alpes Maritimes,
Dubouchage. Ce dernier reçu ainsi en 1804 des Eucalyptus, accompagnés des
recommandations de Mirbel : « Sa Majesté l’Impératrice m’ordonne de
vous adresser plusieurs plantes de la Nouvelle-Hollande qu’elle juge
susceptibles de se naturaliser dans votre département. (…) Les eucalyptus que
je vous adresse sont de très beaux et de très grands arbres de construction. Il
seroit bien heureux qu’ils pussent végéter en pleine terre dans le midi de la
France. Comme vous en avez plusieurs pieds, vous pourriez les faire placer à
différentes expositions. Voici les précautions que je crois nécessaires pour
assurer le succès de l’expérience de culture que Sa Majesté désire que vous
tentiez. »
On aperçoit au premier plan deux Eucalyptus de Gunn,
soutenus par des tuteurs :
Eucalyptus de Gunn (Eucalyptus gunnii Hook.f)-Myrtacées
Fer à cheval (Hippocrepis comosa L.)-Fabacées :
Le Fer à cheval est la seule nourriture de la chenille du papillon
Argus bleu-nacré.
Argus bleu-nacré mâle :
Argus bleu-nacré femelle :
Géranium des Pyrénées (Geranium pyrenaicum
Burm. fil.)-Géraniacées :
Les ifs (Taxus baccata L.), arbres de la
famille des Taxacées, ont été taillés en forme de cône. Les végétaux ainsi
taillés sont appelés des topiaires. L’allée d'Ifs mène au château:
Magnolia (Magnolia)-Magnoliacées :
Les magnolias en pot dans la cour du château :
Joséphine fit planter des magnolias dans son parc. Cet
arbre lui rappelait les Antilles. En Martinique, on tirait des fleurs blanches
une liqueur.
Le Magnolia était à cette époque acclimaté depuis environ
cinquante ans en Île-de-France : on le cultivait en extérieur, en le
protégeant des rigueurs hivernales.
Marronnier rouge en fleurs (Aesculus
x Carnea Hayne)-Hippocastanacées ou Sapindacées :
Myosotis rameux (Myosotis ramosissima Rochel)-Boraginacées :
Pariétaire diffuse (Parietaria judaica L.)-Urticacées :
Pivoine (Paeonia L.)-Paeoniacées :
Plantain moyen (Plantago media L.)-Plantaginacées :
Porcelle enracinée (Hypochaeris radicata L.)-Astéracées :
Potentille dorée (Potentilla aurea
L.)-Rosacées :
Rosier (Rosa L.)-Rosacées :
Vue sur la façade sud du château, avec au premier plan une
Sauge des prés (Salvia pratensis L.), de la famille des
Lamiacées :
Séneçon jacobée (Senecio jacobaea L.)-Astéracées :
Serpolet (Thymus polytrichus A.Kerner
ex Borbas)-Lamiacées :
Les monuments du parc :
La statue
de Neptune, sculpture anonyme italienne de la fin du XVIème siècle
Le vase
du printemps : anses en forme de têtes de béliers et décor de masques
de femmes couronnées de fleurs
Ce vase fut réalisé en 1742 par Jacques Verbekt pour les
jardins de Choisy-le-Roi, puis déposé dans la salle des Antiques du Musée du
Louvre avant de rejoindre le parc de Malmaison en 1801. En 1877, le vase fut
transporté au Louvre où il se trouve toujours. Il s’agit ici d’une copie.
Les fleurs sauvages de la prairie :
Ail des ours (Allium ursinum L.)-Liliacées
ou Alliacées :
Brome dressé (Bromus erectus Hudson)-Poacées :
vue sur le château depuis la prairie
Bugle rampante (Ajuga reptans L.)-Lamiacées :
Centaurée jacée (Centaurea jacea L.)-Astéracées :
Cerfeuil sauvage (Anthriscus sylvestris (L.)
Hoffm.)-Apiacées :
Dame d'onze-heures (Ornithogalum umbellatum L.)-Asparagacées :
Épervière (Hieracium)-Astéracées :
Gaillet gratteron (Galium aparine L.)-Rubiacées :
Gaillet mollugine (Galium mollugo L.)-Rubiacées :
Knautie des champs (Knautia arvensis (L.)
Coulter)-Dipsacacées :
Poussant sur et contre une souche, au bord de la prairie,
une Laîche à épis séparés, du Lierre grimpant et du Lierre
terrestre :
Laîche à épis séparés (Carex divulsa Stokes
ssp. divulsa)-Cypéracées :
Lierre grimpant (Hedera helix L.)-Araliacées :
Lierre terrestre (Glechoma hederacea L.)-Lamiacées :
Lotier corniculé (Lotus corniculatus L.)-Fabacées :
Luzerne lupuline (Medicago lupulina L.)-Fabacées :
la prairie
Pâquerette vivace (Bellis perennis L.)-Astéracées :
Petite pimprenelle (Sanguisorba minor Scop.)-Rosacées :
Fleurs mâles de la Petite pimprenelle
Fleurs femelles de la Petite pimprenelle
Feuilles de la Petite pimprenelle
la prairie
La
rivière anglaise serpente au milieu de la prairie
La rivière anglaise a été aménagée par l’architecte Berthault en 1806-1807. Le ruisseau provenant de l’étang de Saint-Cucufa a été
utilisé pour créer cette rivière, qui s’élargissait peu à peu pour déboucher
sur un lac, au niveau de la serre chaude.
Cascade
de la rivière anglaise
vue sur le château depuis la prairie
Plantain à larges feuilles (Plantago
major L.)-Plantaginacées :
vue sur le château depuis la prairie
Plantain moyen (Plantago media L.)-Plantaginacées :
Renoncule âcre, Bouton d'or (Ranunculus
acris L.)-Renonculacées :
vue sur le château depuis la prairie
Renoncule bulbeuse (Ranunculus
bulbosus L. (subsp. bulbosus))-Renonculacées :
vue sur le château depuis la prairie
Sauge des prés (Salvia
pratensis L.)-Lamiacées :
Saxifrage granulée (Saxifraga
granulata L.)-Saxifragacées :
La végétation du parc de Bois-Préau :
Le domaine de Bois-Préau fut acheté le 29 janvier 1810 par
Joséphine. Elle agrandit ainsi son domaine de 17 hectares.
Véronique petit-chêne (Veronica chamaedrys
L.)-Scrophulariacées ou Plantaginacées :
le parc de Bois-préau
Feuilles de Violette (Viola L.)-Violacées,
au milieu de Lierre terrestre et Bugle rampante :
le parc de Bois-préau
Sources :
Bernard Chevallier, L'Abcdaire des châteaux de
Malmaison et de Bois-Préau, Paris, Flammarion, 1997.
Marie-Blanche d'Arneville, Parcs et jardins sous le
Premier Empire, Tallandier, 1981.
L'Impératrice Joséphine et les sciences naturelles,
catalogue de l'exposition organisée par le Musée national des châteaux de
Malmaison et Bois-Préau, Paris, Paris, Réunion des Musées Nationaux, 1997.
Joséphine, la passion des fleurs et des oiseaux,
catalogue de l’exposition organisée par le Musée national des châteaux de
Malmaison et Bois-Préau, Paris, Réunion des Musées Nationaux, 2014.
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