mardi 11 mars 2014

Cueillette de plantes sauvages tinctoriales


J’ai cueilli de quoi réaliser de jolies teintures et encres végétales.

Pour réaliser des teintures, et aussi des encres, on utilise de l’alun, un sel métallique qui intensifie les couleurs.
Il est extrait de mines se trouvant près de volcans ou dans les déserts.
C’est un mordant, il permet aux colorants issus des plantes de « mordre » le tissu, la laine à teindre, c’est-à-dire de se fixer sur ces supports.

Les couleurs diffèrent ensuite suivant le type d’additif utilisé : fer, cuivre…

Les plantes récoltées :

- des feuilles de Buddleia du père David :




Buddleja davidii Franchet, Buddleia du père David, Arbre aux papillons, Buddlejacées ou Scrophulariacées

Les différentes couleurs obtenues avec les feuilles de Buddleia du père David :
- jaune ocre (aucun additif),
- bru kaki (fer).


- sur un Chêne, des galles d'Andricus kollari et Andricus lignicola :


galle d’Andricus kollari

Cette galle est provoquée par un insecte, l’Andricus kollari, un hyméoptère de la famille des Cynipidae.


 
galles d’Andricus lignicola

Ces galles sont provoquées par un insecte, l’Andricus lignicola, un hyméoptère de la famille des Cynipidae.

 
Galles d’Andricus lignicola et d’Andricus kollari en mélange


Les noix de galle sont des excroissances irrégulières qui se forment sur les chênes. Il s’agit de la réaction de l’arbre à la piqûre d’hyménoptères parasites qui viennent pondre dans l’écorce, les bourgeons ou sur les feuilles, ce qui entraîne la formation d’une galle (ou cécidie), particulièrement chargée en tanins (de 50 à 70 % de tanins). Le Chêne à galles, autrefois appelé Chêne des teinturiers, fut depuis l’Antiquité au cœur de la récolte de galles de la guêpe Andricus gallaetinctoriae (Olivier), appelées Galles du Levant et transportées dans toute l’Europe. Les galles des chênes proches de chez vous sont également intéressantes : les essais avec la galle en pomme du Chêne (Biorhiza pallida Olivier) donnent de très beaux bruns et des noirs satisfaisants.

Les différentes couleurs obtenues avec les galles de Chêne :
- gris à noir (additif : trempage dans une solution de fer à 3%, ou dans une « soupe de clous », fabriquée à partir de fer rouillé et de vinaigre),
- beige à brun selon les galles (aucun additif).


- des feuilles sèches de Hêtre :

 
Fagus sylvatica L., Hêtre, Fayard, Fagacées


Les différentes couleurs obtenues avec les feuilles du Hêtre :
- du jaune d’or (aucun additif),
- du vert (additif : cuivre),
- du vert kaki (additif : fer).


- des lichens :





Les lichens sont une symbiose entre un champignon et une algue, tous deux microscopiques.
Les rouges extraits des lichens sont appelés « orseilles ».
Les lichens teintent les fibres au terme d’une simple ébullition, ce qui est assez rare car les autres plantes tinctoriales nécessitent l’emploi de mordant et d’additifs…


- des feuilles de Ronce des bois :

 
Rubus groupe fruticosus, Ronce des bois, Rosacées


On obtient du gris et du noir avec les feuilles et tiges de Ronce des bois, en rajoutant du fer.


- des rameaux et des baies de Troène :

 
Ligustrum vulgare L., Troène commun, Oléacées


bourgeon de Troène en phase de débourrement :




baies de Troène :


 
Les différentes couleurs obtenues avec les baies mûres du Troène :
- gris bleuté (aucun additif),
- bleus-gris clairs (additif : fer),
- vert céladon clair (additif : cuivre).

Les différentes couleurs obtenues avec l’écorce, les feuilles et les rameaux du Troène :
- jaunes à brun selon proportions (aucun additif),
- vert bronze (additif : fer).


Sources :

Guide des teintures naturelles, plantes à fleurs, Marie Marquet, collection Les guides des… Fous de Nature !, Editions Belin 2011

Mon jardin d’artiste, musique, couleur et sculpture avec les plantes, Véronique Barrau et Nathalie Dento, Éditions Plume de carotte, 2008

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