lundi 30 juin 2014

La flore sauvage de l’Espace Régional de la Haute-Vallée de Chevreuse (sortie du 29 juin 2014)


Dimanche, le temps était chaud… mais orageux !

C’est sous une pluie battante, alternant avec les éclaircies, que nous nous sommes promenés dans la forêt de Champs-Garnier…





 Racine de Benoîte commune (Geum urbanum L.)-Rosacées

Au Moyen-Âge, la Benoîte commune était considérée comme herba benedicta, c’est-à-dire « herbe bénie ». On lui attribuait donc de nombreuses vertus curatives.
La racine contient des tanins et une huile essentielle qui dégage une odeur de clous de girofle.
La médecine populaire utilisait les tanins pour traiter le manque d’appétit, les troubles digestifs, les diarrhées, les inflammations de la bouche et de la gorge et, en usage externe, en cas d’eczémas cutanés.

Les jeunes feuilles sont les ingrédients de diverses salades, plats de légumes et farces végétales. On les mélange aussi dans le fromage blanc et le pesto. Les feuilles plus âgées ne s’emploient que dans le sel aux herbes.
Fleurs et boutons floraux décorent en mai-juin salades et plats chauds. Les boutons cuits à l’eau se mangent en légume.
La racine se récolte de septembre jusqu’en hiver. On l’utilise râpée comme condiment ou fraîche dans les soupes de légumes et pour aromatiser bières, limonades, spiritueux et autres boissons comme la tisane d’épices au lait.




Je tiens dans ma main un des capitules d’une fleur de Lampsane commune (Lapsana communis L.)-Astéracées :



Les fleurs jaunes de la Lampsane commune sont décoratives, mais les boutons et les capitules à peine éclos se mangent aussi dans les salades.
Jusqu'en juin, les feuilles tendres hachées se mangent en salade, en soupes ou cuites à l'eau. On les incorpore aux quiches, omelettes et herbes en mélange.
Les jeunes pointes et les pousses sont un délicat légume tige qu'on mange aussi en salade.

Le latex des tiges, les salades de feuilles crues et les cataplasmes ont un effet apaisant sur la peau et les muqueuses. Le latex est vulnéraire et on soigne les plaies avec les fleurs macérées dans l'huile. L'extrait de toute la plante est hypoglycémiant. En infusion contre les ganglions gonflés et la constipation.



 Eupatoire chanvrine (Eupatorium cannabinum L.)-Astéracées

L’Eupatoire chanvrine aime les zones humides, les marais, les bois clairs et supporte les températures négatives. On la trouve communément le long des chemins et fossés.

Les médecins de l’Antiquité la recommandaient pour traiter les morsures de serpent, la dysenterie et les maladies du foie.
Le Moyen-Âge voyait dans cette plante un fortifiant pour la virilité.
Les constituants font supposer un effet immunostimulant, tandis que la médecine populaire décrit l’Eupatoire chanvrine comme diurétique, laxative et cholagogue.
Aujourd’hui, elle ne joue plus aucun rôle en médecine.

C’est une plante tinctoriale : toute la plante, avec la racine, est utilisée. Par décoction, on obtient du jaune mordoré.





 Sous une pluie battante !




Devant un pied de Séneçon jacobée :
 
 Séneçon jacobée (Senecio jacobaea L.)-Astéracées

Malgré son utilisation ancestrale en tant que plante médicinale, le Séneçon jabobée tout entier contient des alcaloïdes pyrrolizidiniques (sénécionine, sénéciphylline, etc.), rassemblés sous l’appellation de « nécines » : ils ne sont pas directement toxiques, mais le deviennent par leur métabolisation en composés pyrroliques qui eux provoquent une nécrose des cellules hépatiques et peuvent de plus être cancérigènes. Les accidents connus sont liés à une intoxication chronique.

C’est une plante tinctoriale : les feuilles produisent des pigments verts et les fleurs des pigments jaunes pour les teintures.



 Saules blancs (Salix alba L.) et Saules marsault (Salix caprea L.) en mélange, arbres de la famille des Salicacées

L'acide salicylique se trouve naturellement dans certains végétaux, dont le saule (d'où il tire son nom), est utilisé comme médicament et comme précurseur de l'acide acétylsalicylique, l'aspirine.
Ingéré en grandes quantités, c'est un produit toxique, mais en de moindres quantités il est utilisé comme conservateur alimentaire et antiseptique.

Les propriétés médicales de l'acide salicylique sont connues depuis longtemps, surtout pour son action contre la fièvre. On l'extrayait principalement du saule, salix en latin dont il tire son nom. Dans la lutte contre la fièvre, il est désormais supplanté par d'autres médicaments plus efficaces comme l'aspirine (qui en est un dérivé), ou le paracétamol.

Il n'est désormais plus utilisé pour son action apaisante (analgésique) et on le retrouve dans de nombreux produits en dermatologie en complément d'un autre principe actif. Il est par exemple utilisé dans le traitement de l'acné, des verrues ou de l'hyperhidrose.

Source : http://fr.wikipedia.org/wiki/Acide_salicylique





Millepertuis commun (Hypericum perforatum L.)-Hypéricacées

On utilise les feuilles d'avril à juillet pour aromatiser tisanes, liqueurs amères, vins doux, eaux-de-vie, bière et huile de table.
De mars à mai, pointes et jeunes feuilles sont un ingrédient santé pour salades, soupes, omelettes, quiches, plats mijotés et purées aux fines herbes.
Les fleurs décorent les salades et les pâtés végétaux, elles aromatisent et colorent les légumes et l'huile de table. Conservées dans l'huile, cuites à l'eau ou pressées, elles produisent un liquide rouge sang. On les récolte avec des ciseaux pour éviter de les écraser.

Le Millepertuis entre dans la composition de nombreux médicaments, souvent à forte dose. Il est indiqué pour la dépression, la nervosité et l'anxiété. On le boit aussi sous forme d'infusion (2 cm3 par tasse) en cas de maux d'estomac, d'affections du foie et de la vésicule. L'huile de millepertuis (macération de plante dans de l'huile) favorise le renouvellement des tissus, d'où son emploi contre les brûlures, plaies, douleurs dentaires et articulaires et contre les ulcères d'estomac. Mais le millepertuis peut augmenter la sensibilité de la peau à la lumière solaire, entraînant des rougeurs cutanées. Ses composants inhibent certains médicaments.

C’est une plante tinctoriale : on utilise les parties aériennes de la plante fleurie. Suivant les additifs utilisés, les couleurs obtenues varient du jaune à vert vif, du vert à bronze, du rouge violacé à brun…




 Fruits du Charme commun (Carpinus betulus L.)-Bétulacées

Les fruits secs du Charme commun sont portés par une bractée favorisant la dispersion des graines.



Devant un pied de Fougère aigle :
 

Fougère Aigle (Pteridium aquilinum (L.) Kuhn)-Dennstaedtiacées

Toute la plante est toxique lorsqu'elle est jeune, car elle contient des hétérosides cyanogènes.
Par ailleurs, la Fougère aigle élabore une thiaminase, responsable de la dégradation de la thiamine (vitamine B1). L’effet toxique se manifeste chez les animaux dépendant d’un apport exogène en vitamine B1, comme le cheval : on observe alors l’incoordination des mouvements, des contractions musculaires involontaires, voire des convulsions et des arythmies.
Enfin, un sesquiterpène, le ptaliquoside, provoque des hémorragies et hématuries (présence de sang dans les urines) chez les bovins (c’est le ptéridisme ou hématidrose), et montre une action cancérigène chez l’Homme (cancer de l’œsophage et de l’estomac). Ce principe est cependant détruit à la chaleur.
Pour ces diverses raisons, il n’est guère raisonnable de proposer la Fougère-aigle comme plante comestible, même si elle a pu être consommée historiquement en Europe et si elle est toujours proposée _ après certaines préparations_ en Asie.



 Buddleia du père David (Buddleja davidii Franchet)-Buddlejacées ou Scrophulariacées

Le Buddleia du père David, était autrefois prisé comme plante ornementale et en raison de son attrait pour les papillons, dans les jardins de particuliers mais aussi dans certains aménagements paysagers (autoroutiers ou communaux par exemple). Toutefois il a tendance à se propager facilement dans les décombres et à se répandre le long des voies de chemin de fer. Il est devenu une espèce invasive en de nombreux endroits. La première conséquence est que, paradoxalement, il contribue à l'extinction des papillons: en effet, « ses feuilles ne participent pas à leur cycle biologique : le buddleia ne nourrit pas les chenilles comme certaines plantes-hôtes indigènes (orties, graminées, buissons,…) », auxquelles il se substitue.

Il s’est naturalisé et est devenu envahissant dans de larges régions d'Europe de l’Ouest jusqu’à Bergen (Norvège). Il pose aussi problème en Nouvelle-Zélande et dans le Sud-Est de l’Australie. En France, il est présent de manière envahissante dans le Sud-Ouest, le Sud-Est, en Bretagne et dans le Bassin Parisien. Le Centre semble la région la moins touchée.

Il est donc important de contrôler sa culture dans les jardins. Il peut par exemple être remplacé par le lilas de Perse ou des Buddleia hybrides stériles : Buddleja × weyeriana.

Source : http://fr.wikipedia.org/wiki/Buddleia_de_David

Le Buddleia du père David est une plante tinctoriale. Par décoction des feuilles, et suivant les additifs utilisés, on obtient du jaune ocre ou du brun kaki.



 Phragmite commun (Phragmites australis (Cav.) Steudel.)-Poacées




Je tiens dans les mains une fleur de Brunelle commune (Prunella vulgaris L.)-Lamiacées:
 


Finement hachées, les jeunes feuilles et les pointes avec leurs boutons confèrent en avril-mai un peu d’âpreté au beurre aux herbes, aux salades et aux sauces de salade. Dans les sauces de salade, employer une huile à la saveur forte pour atténuer le goût âpre. On l’ajoute en petites quantités aux mélanges d’herbes aromatiques et aux sandwiches. Cuisinées dans un peu d’eau, on les incorpore dans les plats mijotés, les légumes cuits à l’eau et les soupes. Les feuilles séchées aromatisent les macérations (par exemple macérées pendant la nuit), les alcools ainsi que le tabac.
Les fleurs violettes décoreront toutes sortes de plats, de bowls et de tisanes.

La Brunelle commune est traditionnellement employée contre les maladies gastro-intestinales. La plante est bactéricide ; autrefois, on l’utilisait contre la diphtérie, les pharyngite et les laryngites.




Prêle des bois (Equisetum sylvaticum L.)-Equisétacées

 


Sources :

Plantes sauvages comestibles, S.G. Fleischhauer, J. Guthmann & R. Spiegelberger, Éditions Ulmer, Paris 2012

350 plantes médicinales, docteur Wolfgang Hensel, Éditions Delachaux et Niestlé, Paris 2008, réimpression 2010

Guide des teintures naturelles, plantes à fleurs, Marie Marquet, collection Les guides des… Fous de Nature !, Éditions Belin 2011

Guide des plantes toxiques et allergisantes, Michel Botineau, collection Les guides des… Fous de Nature !, Éditions Belin 2011

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