lundi 19 mai 2014

La flore sauvage du bois de la Grille Noire et du bois Persan à Orsay (sortie du 18 mai 2014)


Nous avons exploré dimanche le Bois de la Grille Noire, puis le Bois Persan.

Voici quelques unes des plantes rencontrées :


Silene dioica (L.) Clairv., Compagnon rouge, Caryophyllacées










Stellaria holostea L., Stellaire holostée, Caryophyllacées










Devant des pieds d’Ail des ours (Allium ursinum L.), Gouet tacheté (Arum maculatum L.) et Muguet (Convallaria majalis L.):


 
Les feuilles de ces trois plantes se ressemblent fortement au début du printemps, ce qui peut être une source de confusion, car si l’Ail des ours est comestible, le Muguet et le Gouet tacheté sont toxiques.
Néanmoins, et pour ne pas se tromper, quand on ramasse l’Ail des ours, ce dernier dégage un délicieux parfum d’ail alors que les deux autres sont inodores.




Hypochaeris radicata L., Porcelle enracinée, Astéracées


Devant des pieds de Bruyère cendrée :

 



Erica cinerea L., Bruyère cendrée, Ericacées




Bruyère cendrée entourée par un Chêne sessile (Quercus petraea Liebl.) à gauche et un Châtaignier (Castanea sativa Miller) à droite

Cette espèce de bruyère est utilisée pour ses propriétés antiseptiques urinaires et diurétiques ainsi que pour éliminer l'excès d'acide urique. L'analyse de la plante a permis d'identifier l'agent thérapeutique principal: l'arbutine.

Source : http://fr.wikipedia.org/wiki/Bruy%C3%A8re_cendr%C3%A9e

La Bruyère cendrée est une plante qui pousse dans des sols acides et caractérise un milieu appelé "lande acide" (dont le pH est inférieur ou égal à 5).


Le Chèvrefeuille des bois, la Germandrée scorodoine, la Véronique officinale… caractérisent quant à elles la végétation des chênaies oligotrophes à Chêne sessile (Quercus petraea Liebl.).
Un milieu oligotrophe est un milieu particulièrement pauvre en éléments nutritifs.





Lonicera periclymenum L., Chèvrefeuille des bois, Caprifoliacées

Les baies de Chèvrefeuilles, quelle en soit l’espèce, sont soupçonnées d’avoir provoqué des intoxications, mais en fait non rigoureusement vérifiées.
Sans doute les troubles ne sont-ils que d’ordre digestif, car les baies contiennent effectivement des saponosides.





Teucrium scorodonia L., Germandrée scorodoine, Lamiacées

Le nom du genre, Teucrium, se réfère à Teucer, roi de Troie, qui aurait utilisé la Germandrée sauvage pour soigner les maladies de la rate. 
En médecine populaire, la drogue est recommandée lors de catarrhes bronchiques, mais est également utilisée comme vulnéraire, lors de maladies gastriques et intestinales et autrefois même contre la tuberculose.




Veronica officinalis L., Véronique officinale, Scrophulariacées ou Plantaginacées

L’utilisation de la Véronique officinale a connu son apogée au Moyen-Âge. 
Les parties vertes sont uniquement utilisées en médecine populaire en cas de refroidissements, de troubles digestifs et de rhumatismes. L’infusion de Véronique est par ailleurs diurétique et soulagerait les bouffées de chaleur de la ménopause ; en gargarisme, elle calmerait les inflammations de la bouche et de la gorge. L’homéopathie administre les dilutions lors d’eczémas et de catharres des bronches.



Devant des pieds d’Épervière des murs :













Hieracium murorum L., Épervière des murs, Astéracées








Dioscorea communis (L.) Caddick & Wilkin, Tamier commun, Dioscoréacées

Utilisations alimentaires :
Les jeunes pousses de Tamier ressemblent à celles des asperges et se consomment de la même façon, généralement cuites à l’eau ou en omelettes. Leur saveur est agréable, bien qu’elles soient parfois amères.
Consommées depuis l’Antiquité, les pousses de Tamier étaient tombées dans l’oubli avant de connaître au cours de notre siècle un renouveau, spectaculaire mais localisé, dans le département du Tarn, où la cueillette des « respunchu » est devenue un important rituel printanier.

Composition :
Le rhizome renferme des raphides d’oxalate de calcium, des saponines et de la diosgénine.

Propriétés médicinales :
Le rhizome est antiecchymotique, d’où le surnom d’« Herbe aux femmes battues » que l’on donne souvent au Tamier, car frotté sur un « bleu » il le fait rapidement disparaître.
On lui attribue aussi des vertus antirhumatismales.
Mais le rhizome est également rubéfiant (*) et irritant, et son emploi n’est pas sans danger.

* Un rubéfiant est une substance analgésique vendue en pharmacie, pour application externe seulement, qui peut produire une rougeur sur la peau, en dilatant les capillaires sanguins et causant un surplus de circulation sanguine dans les parties affectées. Le but du rubéfiant est de soulager la douleur. il peut être irritant. En solution dans l'éthanol il est aussi astringent et désinfectant. (Source : http://fr.wikipedia.org/wiki/Rub%C3%A9fiant).

Toxicité :
Les baies rouges sont très toxiques du fait des substances dangereuses, semblables à celles du rhizome, qu’elles renferment. Elles irritent les muqueuses et peuvent déterminer des troubles digestifs et respiratoires, parfois graves.



Le Cerfeuil penché, le Lierre terrestre, le Robinier faux-acacia… caractérisent la végétation des bois et broussailles anthropiques (fréquentées par l’Homme) sur sols nitratés.

Devant un pied de Cerfeuil penché:


 
Chaerophyllum temulum L., Cerfeuil penché, Apiacées

Toutes les parties de cette plante sont toxiques tant pour l'homme que pour le bétail. Leur ingestion provoque des paralysies.

Source : http://fr.wikipedia.org/wiki/Cerfeuil_pench%C3%A9







Glechoma hederacea L., Lierre terrestre, Gléchome faux-lierre, Lamiacées

Les trois petites excroissances poilues et rougeâtres que l’on aperçoit sur la feuille du Lierre terrestre sont des galles provoquées par un insecte, un Hyménoptère : Liposthenes glechomae L.

Cette cécidie a été décrite par Linné (1758) sous le nom de Cynips glechomae. Les jeunes galles sont mangeables et ont été consommées en France. Réaumur écrivait en 1737 : « Le Lierre terrestre qui est une plante usuelle, très connue et commune, croît en grande quantité dans les bois de Saint-Maur près Paris ; elle est sujette à donner des galles en pommes, et dans certaines années où elle en étoit chargée, les paysans se sont avisés de manger de ces pommes du Lierre terrestre, et les ont trouvées bonnes. J’en ai goûté, leur saveur aromatique m’a paru tenir beaucoup de celle que l’odorat fait imaginer que la plante doit avoir : au reste, il faut cueillir de ces galles de bonne heure, pour ne pas les avoir trop sèches et trop filamenteuses. Je ne sais pourtant si elles pourront jamais parvenir à être mises au rang de bons fruits ».
Cette galle, connue depuis longtemps, a fait l’objet de nombreux travaux d’histologie et de culture in vitro.




(le Robinier faux-acacia se trouve au centre de la photo, on aperçoit ses grappes de fleurs blanches)




Robinia pseudoacacia L., Robinier faux-acacia, Acacia, Fabacées

Les fleurs aromatisent sorbets, pâtisseries, spiritueux, tisanes et gelées sucrées. On les fait frire dans de la pâte à beignets ou on les trempe dans de l’eau sucrée. On confit les boutons dans le vinaigre à la manière des câpres.
La tisane et le vin de fleurs seraient cholagogues, antispasmodiques et toniques. En homéopathie, l’écorce des jeunes pousses est employée en cas d’acidité excessive de l’estomac. Aussi contre les migraines et les névralgies faciales.
L'arbre contient de la robine (dans l'écorce) et de la robinine (feuilles et graines), des lectines toxiques pour l'homme et les animaux (en particulier le cheval et les poules).
Il contient également de la phasine: cette substance (qui est une lectine) a de nombreux effets physiologiques et est utile en recherche médicale. À haute dose, c'est une toxine.




Devant un Châtaignier (Castanea sativa Miller)-Fagacées:



Les composants du Châtaignier:
Les feuilles contiennent des tanins (surtout ellagitanins), flavonoïdes, triterpènes, acides gras, beaucoup d’amidon, résine, pectine et vitamine C (feuilles fraîches), les fruits sont riches en glucides, potassium, magnésium, manganèse et cuivre, acides gras insaturés, vitamines B1, B2, B5, B6 et E, phytostérine.
Les feuilles sont utilisées traditionnellement contre la toux et la coqueluche, ainsi que contre la diarrhée en raison de leur forte teneur en tanins. On les emploie en gargarismes en cas d'inflammation bucco-pharyngée. On réalise avec les feuilles des préparations homéopathiques contre la toux convulsive et la rectite.





Sources :

350 plantes médicinales, docteur Wolfgang Hensel, Éditions Delachaux et Niestlé, Paris 2008, réimpression 2010

Guide des plantes toxiques et allergisantes, Michel Botineau, collection Les guides des… Fous de Nature !, Editions Belin, 2011

Guide des groupements végétaux de la Région parisienne, Bassin parisien – Nord de la France (écologie et phytogéographie), Gérard Arnal, Christian Bock, Marcel Bournérias, Éditions Belin, Paris, 2001

Guide des plantes sauvages comestibles et toxiques, François Couplan et Eva Styner, Éditions Delachaux et Niestlé, Les guides du naturaliste, Paris, 2007

Plantes sauvages comestibles, S.G. Fleischhauer, J. Guthmann & R. Spiegelberger, Editions Ulmer, Paris 2012

Guide des galles de France et d’Europe, Patrick Dauphin, collection guide des fous de nature, Édition Belin, 2012

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